Coaching de vie : la place, le rôle et le sens des mots

Publié par FCV le

Coaching de vie : la place, le rôle et le sens des mots

La parole puise dans les mots une puissance…

En coaching de vie, la parole est le médian principal. Son usage permet de passer du cheminement mental à un discours verbal.

Ainsi la parole puise dans le mental, dans l’affect comme dans l’imaginaire, de quoi constituer au travers des mots, un argumentaire et une communication visant à faire connaître au coach de vie un désir, un besoin, une volonté, une espérance…

Cependant, les mots disent-ils ce qu’ils affichent ? Que laissent-ils entendre réellement ? Et quelle est la position du coach de vie aux côtés de ce que nous appelons « le système langagier » ? Et qu’elle est la place de la relation d’accompagnement face au pouvoir des mots ?

Pour la personne coachée, les mots utilisés révèlent, expliquent, précisent, orientent et attestent de son histoire. Grâce aux mots énoncés, son vécu devient consistant. Ils précisent l’état général de la personne et tentent de rendre compte de ce qu’elle vit.

Si les mots utilisés permettent une extériorisation, ils procèdent également au partage de la pensée et des ressentis. La parole chemine alors d’un espace privé à un espace publique ce qui procure aux mots employés un caractère différent. Les mots sont alors des marqueurs et des signes de l’enchaînement représentatif de la personne elle-même.

C’est ainsi que le choix des mots impliquent la personne coachée. Ils enclavent ou libèrent c’est selon…

Dire est tout à la fois un mouvement, un passage et un franchissement

Dire est un acte premier. Ce passage du mental au verbal augure d’une ouverture à un autre monde. Dire c’est déjà agir… C’est s’affranchir du silence dans lequel erre la pensée et l’incarner ensuite par des mots. De l’immatériel (la pensée), ce mouvement conduit à un support matériel : les mots.

Cependant, il n’est pas aisé de dire lorsque les mots sont encombrés d’un passé quelque fois lourd et pesant, étouffé par des conditionnements ou asservi par des injonctions pénalisantes.

La place du silence…

En évoquant le rôle des mots, il convient aussi d’évoquer la place du silence. Celui-ci n’est en rien un vide, une absence ou une rupture. Le silence est cet espace dans lequel les mots font une pause ou refusent d’aller vers l’extérieur. Entre le silence et les mots, s’agit-il d’une histoire d’errance, de co-errance, de résistance ou de délivrance ? Sûrement, un peu de tout cela… Le silence et le parler sont deux facettes d’une même entité sans cesse en mouvement, l’un engendrant l’autre et inversement.

Les mots sauront-ils se désenclaver du silence ? Le silence restera-t-il le témoin muet de ce qui va naître, s’élaborer et se verbaliser tôt ou tard ? Indéniablement, il existe entre eux une complicité et une stratégie d’alliance…

Les mots portent les traces des expériences d’hier

Jaillissant du silence, les mots s’accompagnent d’images, de ressentis, d’émotions. Ils dévoilent, mettent à nu ce qui est enfoui depuis longtemps, trop longtemps parfois. Les mots, pour la plupart d’entre eux, sont l’habitat du passé. Ils appartiennent à une mémoire et viennent hanter le présent. Ils portent les traces des expériences d’hier. Ghyslain Lévy évoque dans son livre « Le don de l’ombre -Ed. Les deux océans- la notion de « revenance ».

Les mots ont cette force de « revenance » constitués des fantômes errants dont leurs deuils est nécessaire pour s’ouvrir au changement.

Lorsqu’ils surgissent au début d’une séance de coaching de vie, lors d’une demande ou de l’expression d’un désir, les mots sont habités par une force conservatrice errante. Dans l’épaisseur des mots, la présence obscure du passé cohabite avec l’espérance d’une ouverture vers un autre monde. Dire devient ainsi une expérience…

Le coaching de vie s’apparente à une opération de dévoilement…

Le dedans des mots est souvent réticent à se livrer. C’est par petites touches successives que l’insaisissable des mots se dévoile et se raconte. Grâce à la bienveillance et à l’accueil inconditionnel du coach de vie, les mots exprimés par la personne coachée s’extirpent graduellement de l’opacité dans laquelle ils se dissimulent le plus souvent. Il y a alors retournement et basculement de la parole. Celle-ci se clarifie, le non-dit s’étiole et l’énigme contenue dans chaque mot s’éloigne.

Les mots concourent au plaisir de dire, de raconter et de se livrer soudainement ce qui était de l’ordre jusqu’alors de l’indicible et de l’imprononçable.

Les mots osent et s’exposent dès que la considération et le non-jugement sont présents dans la relation coach de vie et coaché. La qualité d’écoute et d’accueil de l’accompagnant coach de vie contribue à une mise en cohérence des mots, de ce qui jaillit comme histoire de l’obscur.

Les mots incarnent et donnent du sens à une histoire

Les mots participent à ce moment d’actualisation, de réconciliation où tout finalement s’harmonise et donne du sens à l’histoire. Les mots en s’affranchissant du silence dans lequel ils se clôturent parfois créditent l’existence d’un champ des possibles insoupçonné jusqu’alors.

Les mots précisément, n’ont-ils pas vocation à déclôturer lorsqu’ils sont accueillis sans a priori ? Le rôle des mots n’est-il pas de défaire, de délier avant de donner accès à plus de conscience ?

Guidé par l’intelligence et la justesse des mots, par le mouvement qui les anime et grâce à des délestages successifs, la personne coachée s’aventure, se réinvente et s’ouvre à d’autres perspectives

Accompagner signifie accueillir d’indissociabilité du dire et de non dire

Côté coach de vie, il est essentiel de souligner une nouvelle fois qu’accompagner signifie accueillir l’indissociabilité du dire et du non dire. Le coach de vie doit se méfier de pratiquer un dualisme conduisant à des rapports analysants et explicatifs ou seul ce qui est dit est pris en compte !

C’est le dispositif que propose in fine le coaching de vie : inscrire d’emblée le dire et le non dire comme une seule et même entité.

Il s’agit ainsi de poser dans la relation coach de vie / coaché, une approche spécifique : celle d’accorder une identique importance au dire comme au non dire, sans rien dissocier, exclure ou induire. Une telle expérience rend inséparable les deux facettes d’un même mouvement.

Ne pas réduire l’être humain seulement à ce qu’il dit…

Et il s’agit désormais d’assumer ce que cela implique : ne pas réduire l’être humain seulement à ce qu’il dit. La valeur d’une existence tient autant à ce qui est exprimé qu’à ce qui reste dans l’espace du silence.

L’accompagnement coaching de vie s’appuie sur un principe unitaire. L’homme ne peut être étranger à une partie de lui-même, dut elle être silencieuse…

Roger DAULIN Superviseur coaching de vie

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