Être vivant suffit-il ?

Publié par FCV le

Être vivant suffit-il ?

Avec le recul, il apparait clairement qu’être vivant ne constitue pas l’assurance d’être épanoui. Cela se saurait, n’est-ce pas ?

Le « bien-vivre » de l’être humain exige autre chose de plus impliquant : exister pleinement !

Ma pratique de coach de vie m’amène à entendre sans cesse des besoins de femmes et d’hommes cherchant à être reconnus, à retrouver du sens dans leur vie et à s’accomplir c’est-à-dire à exister, tout simplement.

Ils disent ne pas être à leur place, se sentent éteints, démotivés, las, sans de véritables perspectives. Certes, vivants ils le sont mais ils ont le sentiment de ne pas exister ou pas comme ils le souhaiteraient !

« J’ai l’impression juste de remplir ma vie par des choses inutiles » dit l’un. « Je sers à quoi dans cette vie, pouvez-vous me le dire ? » s’exprime avec tristesse un homme venant de passer la cinquantaine. Une femme de 32 ans me confie au début d’une séance : « Je me sens vide, creuse, sans consistance, en somme comme ma vie. J’ai besoin d’un but, quelque chose à projeter dans un futur ».

Être vivant suffit-il ?

Certes, être vivant ouvre la possibilité d’exister. Mais la possibilité seulement…

En effet, être un existant signifie laisser émerger avec conscience, une assise, une verticalité, une présence et du sens dans sa vie. Mais surtout, être un existant, c’est être en lien avec ses besoins fondamentaux et les incarner dans son quotidien.

Être un existant, c’est trouver en soi la ressource de se réaliser…

Être un existant, c’est trouver en soi la ressource de s’épanouir et de se réaliser, réellement, pleinement, authentiquement…

Il est ainsi question de demeurer en soi, en conscience et d’oser sa singularité. Il s’agit d’advenir à soi-même, en soi et en lien avec l’autre, les autres et plus généralement son environnement.

 Passer du stade de « vivant » à celui « d’existant » ce n’est pas un autre monde qui serait à investir ou quelque chose d’extérieur à conquérir.

S’accomplir et s’incarner

 Exister, c’est naître à soi-même et prendre sa part de risque à être qui l’on est. Être existant, c’est devenir consistant et réaliser l’expérience d’être pleinement soi. De s’accomplir et de s’incarner…

 Être existant implique de s’aventurer dans une présence qui comble… Une présence renonçant aux clivages, aux divisions intestines et acceptant la perte de certaines certitudes.

Être existant opère au plus profond de soi une irréductible transformation.

Il ne suffit pas de naitre pour exister

En étant vivant, soupçonnons-nous que nous ne sommes pas automatiquement existant ? S’agit-il seulement d’être là en chair et en os pour être existant ? La réponse est claire : il ne suffit pas d’être né pour exister.

 Être vivant, et seulement vivant, c’est comme vouloir se protéger d’un mouvement qui questionne, ébranle et remet en cause ce qui, commodément, s’est mis à l’abri.

Vouloir rester vivant sans se préoccuper de ce qui a profondément du sens, est-ce seulement de la prudence ? Peut-être une façon de se protéger, mais de qui et de quoi ? Au quotidien, sommes-nous soulagés de n’être que vivant ? Et que suppose d’être un existant ?

Que suppose d’être un existant ?

Exister c’est accepter d’être exposé, de s’exposer à ce qui émerge, jaillit et assaille parfois en soi avec une vérité criante. Être un existant, c’est être nu face à l’inconnu en soi. C’est accueillir qui l’on est, sans paravent, sans masque. En somme, être vrai.

 Être seulement vivant, c’est se garder d’une telle rencontre avec soi-même. C’est éviter et s’éviter. C’est ne vouloir être que dans le connu, l’attendu et le voulu et surtout, ne pas basculer dans l’inconnu, l’inattendu et le non voulu.

Y-a-t-il péril à exister ?

Il est vrai qu’être existant, c’est entendre le mouvement qui anime le corps, l’émeut, l’agite, le trouble et le saisit. Et dans ce corps, il y a des émotions sans cesse bondissantes, des pensées souvent préoccupantes et des ressentis quelquefois inconfortables…

 Se rendre disponible grâce et avec son corps, c’est d’une certaine manière, se brancher à soi-même, se connecter à ce qui émet sans discontinuer des informations, des alertes, des possibles.

Il est vrai que cette constante manifestation de données surprend, inquiète, désespère même sur la capacité à contrôler ces flux intérieurs. C’est en quelque sorte de l’éphémère à accueillir et à accepter. Et peu de ces données sont maitrisables !

Le désir est grand de contrôler, d’archiver, de stocker toutes ces informations ! Et de fait, l’incapacité à le faire désarçonne et parfois même inquiète. Ce mouvement incessant devient vite anxiogène dès que nous cherchons absolument à en faire quelque chose.

Par ailleurs, vivre intensément, à cent à l’heure selon la formule consacrée, est un faux existant. Il y a tant de choses à faire que le risque d’être « in-existant » est grand. Le « zappant » aussi est peu existant. Il est un « affairant » peu disponible aux mouvements intérieurs, préoccupé à viser, à cibler, à se concentrer sur quelque chose à l’extérieur, au-delà de lui-même.

N’est pas existant qui peut !

N’est pas existant qui peut ! En effet, chercher à répondre à l’exigence du toujours plus, c’est rester dans un semblant et éviter un existant.

 Bien que vivants, l’homme et la femme ne sont pas existants automatiquement. Ils sont menacés de choir par excès de choses à faire encore et encore. Ils sombrent alors rapidement dans un état «d’in-existants» et ainsi ils remplissent leurs tonneaux des danaïdes jusqu’à ce que l’épuisement les atteignent.

Être existant, c’est être en disponibilité à ce qui est, le recevoir tel quel, là où l’être en est, sans vouloir qu’il en soit autrement. C’est laisser advenir l’existant dans le mouvement de la vie, l’accueillir comme une position singulière en voie d’accomplissement.

Être existant, c’est être en présence, en conscience et en mouvement

Être existant, ce n’est ni plus, ni moins qu’une présence vécue en conscience.

L’accompagnement coaching de vie facilite l’éclosion de cette présence en ramenant le coaché à lui-même, en lui permettant de se rencontrer, de se découvrir, de laisser émerger des besoins profonds, signifiants et porteurs de perspectives épanouissantes et notamment, celles d’exister… De réaliser son existence avec cohérence, justesse et accomplissement.

Roger DAULIN, superviseur coach de vie FCV

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Catégories : Matière à penser

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