Le changement comme expérience ou l’histoire d’une traversée…

Publié par FCV le

LE CHANGEMENT COMME expérience OU L’HISTOIRE D’UNE TRAVERSÉE…

Le changement est, en premier lieu, une expérience intérieure.

Il prend racine au plus profond de l’Être, bouscule les forces de l’habitude, brouille les repères tout en questionnant l’identité.

 Le changement engendre souvent des ruptures et bouleverse le monde intérieur. Il occasionne une fracture là ou précisément s’est enlisé la croyance d’une continuité des choses.

Le plus souvent, le changement s’avère comme la seule réponse à un manque existentiel et appelle à une traversée…

Pour entreprendre ce long voyage, un prétexte est nécessaire. Celui-ci prend la forme le plus souvent d’un symptôme (1), d’une « demande-prétexte ». Cette « demande-prétexte » est à l’origine d’une demande de coaching de vie.

Ce symptôme est alors l’occasion d’une interrogation, d’une réflexion sur la fragilité de l’existence voire d’une périlleuse remise en question sur qui l’on est.

Le changement réclame sa part de détachement, d’éloignement et de basculement. Il exige l’abandon d’un certain vécu.

Le symptôme est une alerte !

Ne nous trompons pas, le symptôme est aussi, par sa seule présence, un puissant levier de changement. Il est à la fois le signal, l’alerte et la conséquence d’un besoin profond, peu souvent conscientisé à ce stade, il faut bien le dire…

Le symptôme fragilise certes et il concentre en son centre tout ce qui limite, empêche et contraint. Il peut être tout à la fois le condensé d’un mal-être, d’une existence appauvrie et quelque fois la sclérose de ce qui n’est plus et qui pourtant exerce encore un pouvoir redoutable.

Le symptôme maintient un vécu intérieur anxiogène

Le symptôme maintient présent sous une forme anxiogène et obsédante ce qui n’a plus lieu d’être mais dont le deuil est difficile. C’est alors un restant de vie qui perdure. Il s’accroche à une position hégémonique qui cristallise une façon d’être et de faire du passé.

Ceci dit le symptôme porte aussi en lui-même ce qui peut être source indirecte de libération, ce qui précisément doit être abordé et réfléchi autrement.

Passer du symptôme au besoin !

Le symptôme, au-delà de représenter ce qui a dominé jusqu’alors est aussi une invitation à un basculement, souvent vécu comme un chambardement. Il s’agit alors de passer du symptôme au besoin…

 Le symptôme, par sa présence, prévient de l’amorce d’un nécessaire changement. Il est lui-même ce par quoi les choses vont bouger à son corps défendant d’ailleurs ! Il est le signal d’une expérience à venir et souvent perturbante.

Le symptôme est souvent la voie douloureuse du changement. Il est la forme inquiétante d’un mouvement qui tourne au ralenti, et à la fois, qui se donne à voir. Il est habité par l’angoisse d’un mouvement qui s’enlise. Il est à la fois le handicap et le changement nécessaire mais contrarié.

Le symptôme est l’intrus, celui qui signale la présence d’un trop ou d’un pas assez

Le symptôme réquisitionne beaucoup d’énergie. Il annexe des ressources et développe sa zone d’influence toujours plus loin, au point de devenir parfois l’unique centre de préoccupation.

Il invite à l’interrogation. Il questionne l’écart entre le vécu quotidien et les aspirations profondes. Il témoigne, par sa présence, d’une difficulté à être soi-même, à s’approprier ce que nous sommes, à vivre au plus près de ce qui est juste pour soi.

Il convient de le reconnaître : ils nous arrivent de nous exiler sur des terres étrangères, très loin de nous-mêmes…

Nous nous sommes souvent exilés loin, trop loin de nous-même et nous nous sommes perdus sur des terres étrangères. Le changement débute souvent par un symptôme insistant. A cause –ou grâce- à ce symptôme, le sujet se donne l’occasion de se raconter, de faire du symptôme l’opportunité d’un temps de parole.

Et c’est ainsi que grâce à l’acceptation du symptôme tel qu’il est et pour ce qu’il est, la voie d’un réinvestissement de la vie dans la vie devient possible. Il est vrai que le symptôme montre du doigt les ambivalences, les contradictions, les errances, qui ont étayé sa construction.

Le symptôme symbolise la mutilation d’une partie de soi-même !

 Il est généralement composé des multiples oublis à soi-même et que l’on a cautionné d’une façon ou d’une autre. Le symptôme appelle à reconfigurer le logiciel du quotidien. Le symptôme est l’inscription dans notre corps de la mutilation d’une partie de ce que l’on est.

C’est ainsi que le changement convie à un immense chantier : celui de la rééducation de soi. Celle-ci passe par une réorientation de sa vie vers ce qui a du sens. C’est une remise en marche d’une partie de soi-même, celle qui, précisément, a été oubliée.

Il est question alors de renaître à soi-même, de se décoincer de certaines croyances et limitations.

Par le changement conscient, il y a une liberté intérieure à (re)conquérir

Il y a une liberté à conquérir où à reconquérir… Et c’est à partir des causes de l’émergence du symptôme que nous trouverons la clef de la liberté d’être. Se reconnecter à ses valeurs, les incorporer dans un quotidien qui a du sens, se découvrir comme un sujet adulte, auteur et acteur de sa vie, tel est le voyage auquel le symptôme nous convie. A condition bien sûr, de se désenliser du symptôme et de prendre conscience de nos besoins profonds !

Le symptôme n’est pas que l’ombre d’une partie de soi, il est aussi potentiellement sa lumière dès l’instant où nous comprenons de quelle vie contrariée et contrainte il est issu.

Le changement c’est d’abord accueillir ce que le symptôme représente comme écart dans notre vie, comme déroute personnelle, comme oubli de soi.

Le changement passe par une bienveillance à soi-même

Prendre conscience des besoins fondamentaux de notre Être-corps et de la façon la plus juste d’évoluer, et ce, avec humilité et douceur, c’est s’accorder précisément cette bienveillance nécessaire.

C’est accepter l’existence d’une blessure en soi pour enfin la soigner et lui témoigner de notre capacité à prendre soin d’elle. Il y a à ramener de l’attention dans nos faits et gestes, à s’inscrire dans plus de justesse dans nos pensées et nos comportements.

Changer, c’est se réinscrire dans sa Grande Histoire

Changer, c’est prendre la mesure de ce qui a été vécu, de suspendre les répétitions et de se réinscrire dans son histoire, dans sa Grande Histoire, celle qui fait sens et qui a du sens. C’est recevoir ce qui nous arrive, sans jugement, pour engager une réconciliation avec soi-même.

Changer, c’est mobiliser de la force pour se redéployer autrement, pour tisser sa vie avec plus de conscience, pour ressusciter en soi de la considération.

Si le symptôme est le signe d’un oubli à soi-même, il est aussi le rappel de l’existence, l’amorce d’une puissance de renversement. Il est le symbole ambivalent d’un chaos imminent qui peut, tout aussi bien détruire que reconstruire.

Changer, c’est se délier de certains attachements

C’est poser un regard différent sur soi-même, c’est de se défaire de ce qui nous a été utile hier mais que ne l’est plus aujourd’hui.

Changer, c’est le prix d’une traversée. Encore faut-il accepter d’embarquer…

Roger DAULIN Superviseur coaching de vie FCV

(1) Le symptôme est pris ici au sens le plus large. Il englobe tout aussi bien les somatisations, les a priori, les conditionnements, les répétitions, etc.

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Catégories : Matière à penser

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