L’USAGE D’UNE RÉFLEXION ÉTHIQUE ET LE COACHING DE VIE

Publié par FCV le

L’USAGE D’UNE RÉFLEXION ÉTHIQUE ET LE COACHING DE VIE

La réflexion éthique n’est pas une collecte de bonnes intentions et encore moins une application de règles strictes. Elle ne s’élabore pas à partir de certitudes, ni d’assertions généreuses et encore moins de diktats moralisateurs.

 L’éthique questionne. Elle questionne plus qu’elle n’apporte de réponses. Sollicitée, elle donne accès à des espaces sans cesse en mouvement, jamais clos.

 L’éthique est avare de solutions clefs en main. Tout au plus, elle recommande la mise en œuvre de pratiques ajustées dans l’instant et sans cesse questionnées, et ce pour chaque sujet en présence, pour chaque nouvelle situation.

Et qu’en est-il dans la pratique coaching de vie ?

L’éthique ne se conçoit pas hors sol. Travailler la question de l’éthique n’est possible qu’en situation, en tenant compte des évènements rencontrés. Dans le domaine de la relation d’accompagnement en général et en particulier du coaching de vie, l’éthique ne peut se modéliser.

 La singularité des parcours de vie rencontrés, les projets spécifiques de chaque personne coachée, la nature même des sujets accueillis et accompagnés, limitent fort heureusement la standardisation d’une réponse éthique de la part du coach de vie.

La réflexion éthique ? Quelle conséquence immédiate pour un coach de vie ?

Quelle conséquence immédiate pour les professionnels que nous sommes ? Le doute ! Ce cher et légitime doute… Mais un doute qui ouvre et facilite l’accession à autre chose.

Autres conséquences ? La solitude avérée du professionnel lorsqu’il est en posture d’accompagnement, cette grande et inévitable solitude du coach de vie dans l’exercice de sa pratique.

Valeurs et humanisme

Mais aussi l’obligation de poser un cadre référentiel, lui aussi toujours en questionnement, la préservation des valeurs sans lesquelles l’accompagnement serait réduit à peau de chagrin ainsi qu’une place clairement identifiée et contractuelle. Sans oublier aussi et surtout la dimension humaniste, à la base d’une conviction forte dans l’exercice du coaching de vie.

Cet article se veut une réflexion partagée sur l’éthique au cœur même de l’exercice professionnel du coaching de vie. Constatant une mince littérature sur les valeurs et sur la question de l’éthique en coaching de vie ainsi que sur la finalité de l’accompagnement dans ce contexte, il est souhaitable que cette réflexion éthique s’étoffe.

Précisons ce qu’est l’éthique…

Ce qui la caractérise, c’est à la fois un mouvement constant et un questionnement incessant. Il s’agit d’une interrogation sur la pratique, un regard critique sur celle-ci et une prise en considération des actes professionnels.

 Le coaching de vie, de par ses valeurs, se nourrit d’une éthique de conviction (1). A la source même de la pratique du coaching de vie se développe une éthique basée sur une approche humaniste et une façon d’être au monde.

Le coaching de vie pose un postulat : celui d’accueillir l’autre tel qu’il est, là où il en est et de l’accompagner là où il éprouve le besoin d’aller. Cela suppose de l’accueillir sans chercher à modifier sa singularité, sa différence et son identité.

Une éthique de responsabilité (1)

A cette éthique de conviction, se rajoute une éthique de responsabilité (1). Que suppose-t-elle ? Que le coach de vie assume les conséquences de ses actes, de sa posture, du cadre référentiel posé, c’est-à-dire de ce qui résulte du processus de « cause à effet ».

Elle appelle à la capacité de discernement et de lucidité, mais aussi à la conscience. L’éthique induit une façon d’être et de faire qui explore le champ vaste de l’équité, de la justesse et de l’accomplissement de soi en lien avec l’environnement.

Elle est respectueuse du besoin du sujet à se réaliser au plus près de ce qu’il est. Elle souligne la complexité relationnelle existante dès lors qu’il est question du respect de la dignité et le bien-être du sujet.

L’éthique du coaching de vie s’alimente d’un humanisme solidaire

L’éthique du coaching de vie s’alimente d’un humanisme solidaire. C’est la personne en tant que sujet qui est au cœur de l’accomplissement. Les valeurs sollicitées par la pratique du coaching de vie sont : le respect de la personne, de son entièreté, de son libre-arbitre et de sa liberté de conscience.

Évoquer la dignité de la personne, c’est la considérer, la reconnaître, l’entendre telle qu’elle se manifeste et se déploie. S’y ajoutent une confiance absolue en l’autre, en ses ressources, capacités et potentialités.

L’éthique en coaching de vie considère le « besoin d’être » comme un questionnement de fond

L’éthique, en coaching de vie, considère le  «  besoin d’être » de l’homme comme une réflexion et un questionnement de fond. En accueillant ce « besoin d’être » du coaché, inévitablement le coach montre de la vigilance et de l’attention à sa conduite, à ses actions et à sa posture.

Les premières questions éthiques à se poser en tant que coach de vie sont les suivantes : Qui suis-je ? Où suis-je ? Comment dans la relation à l’autre, l’altérité est-elle préservée ? Et il lui faut répondre aussi à la question : quelles sont mes responsabilités dans ce contexte relationnel qu’engage le coaching de vie ?

L’éthique n’est pas une simple question morale

L’éthique n’est pas une simple obligation imposée par une je ne sais quelle moralité ou d’un désir de bien faire. Au-delà d’une histoire de moralité, l’éthique rappelle la nécessité impérieuse de considération, de respect et de dignité qu’un professionnel de la relation doit cultiver et ciseler sans cesse, pendant la séance mais aussi et surtout en post-séance et en supervision.

Cette éthique émerge naturellement dans la mise en place d’un cadre respectueux en vue d’accompagner un de ses semblables à la mise en œuvre d’un précieux objectif de vie. Heidegger écrivait : « L’éthique est la discipline qui pense le séjour de l’homme ».

L’éthique est une façon d’être à la vie, responsable et scrupuleuse, ouverte et présente à ce qui est. Elle implique une perspective, participe à une sagesse et engage une fonction régulatrice dans la relation à l’autre.

Si l’éthique peut à première vue, constituer un ensemble de règles, n’oublions pas qu’elle procure dans l’exercice d’une pratique, du sens, de la profondeur et un étayage des valeurs.

Le premier mouvement de l’éthique est la connaissance de soi

Le premier mouvement de l’éthique est la connaissance de soi. C’est l’acte qui préside à toute relation avec autrui et qui se veut responsable. Dans le lien à l’autre, la connaissance de soi est un moment fort de la question éthique.

Le second mouvement est l’accueil et l’acceptation de l’autre tel qu’il est. Dans cette proximité relationnelle, il est question d’éviter d’être potentiellement soi-même un encombrant dans la réalisation du « besoin d’être » de l’autre.

Le troisième mouvement est la conséquence des deux précédents à savoir, la mise en place d’un cadre contenant et soutenant facilitant un questionnement permanent sur la place, le rôle et la pratique du coach de vie.

L’éthique oblige à un questionnement permanent

L’accompagnement coaching de vie serait-il possible sans la dynamique de l’éthique ? Assurément non. Certes l’éthique est fragile. Elle ne va pas de soi. Elle oblige à du questionnement permanent, implique des valeurs et reconsidère sans cesse l’existant.

Pour l’accompagnement coaching de vie, les valeurs humanistes sont fondatrices. Elles supposent, pour tout être humain, la possibilité de s’épanouir, de se réaliser et d’exister.

 C’est la valorisation du libre-arbitre, la notion d’un sujet impliqué et responsable, capable d’effectuer ses propres choix et d’en assumer les résultats. Il répond de lui-même. Le coach de vie a foi en l’homme, en ses ressources, en sa conscience et déploie une vision optimiste du futur.

L’éthique n’a de l’intérêt et du sens que si elle s’intériorise et s’intègre dans le quotidien. C’est ainsi qu’elle devient une éthique d’usage. Et à cette seule condition, elle se partage avec autrui.

Roger DAULIN Superviseur coaching de vie FCV

(1) Max Weber – Le savant et le politique (1919)

 

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