L’humanisme*, c’est ce que tente d’incarner l’accompagnant coach de vie dans sa pratique professionnelle.

Mais de quoi parlons-nous lorsque nous évoquons cet humanisme ? Quelles sont les valeurs qui soutiennent sa présence au cœur de cette pratique ? De quel humanisme le coaching de vie se réclame ?

Une première constatation s’impose : l’humanisme est pluriel. En occident, depuis l’antiquité grecque, de multiples courants ont façonné une vision de l’homme en lien avec son environnement, épousant ainsi les contraintes, les questionnements, et les nécessités sociales, éducatives et spirituelles du moment.

L’humanisme remonte aussi loin que l’humain a tenté de penser sa condition et de l’élever au-dessus de son animalité. Emerge alors l’idée d’un questionnement permanent sur soi et d’un cheminement intérieur.

Un bref aperçu historique…

De Protagoras, penseur présocratique du Vème siècle av. J.C., à Francesco Petrarca (1304 – 1374) dit Pétrarque, érudit, poète, considéré par certains comme le premier humaniste, en passant par Baruch Spinoza (1632-1677), Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831), et plus proche de nous Abraham Maslow (1908-1970) psychologue humaniste, Carl Rogers (1902-1987) psychologue humaniste, et beaucoup d’autres, ont contribué  à l’existence de ce courant philosophique, nous devrions dire « ces courants philosophiques » dont la visée principale est la connaissance de soi, le respect de l’être humain et de son écologie.

L’humanisme privilégie l’homme et les valeurs humaines

L’humanisme philosophique met l’homme au centre de ses préoccupations. Il reconnait l’homme comme valeur essentielle. Mais loin de tout narcissisme, il invite l’individu à s’ajuster à l’intérieur de lui-même comme vis-à-vis de l’impermanence dont est imprégné le vivant qui l’entoure, sous quelque forme qu’il soit.

L’humanisme ce n’est pas seulement une pensée, un concept. C’est aussi une vivance, rencontre du corps, de la psyché et de l’âme à l’intérieur même de la conscience. C’est une rencontre phénoménologique dans le sens où le sujet se présente à la conscience, tel qu’il est, là où il en est, ici et maintenant.

La vivance s’inscrit tout naturellement dans une perspective de mouvement, d’évolution et de transformation.

C’est une manière d’appréhender le monde, de le rencontrer et de trouver une place, sa place !

Il est question d’affirmer sa foi en l’être humain, en ses ressources afin qu’il puisse par lui-même être plus autonome, plus conscient et de choisir ainsi l’existence qui lui convient.

L’humanisme, c’est rappeler que chacun et chacune est porteur.euse de sa dignité et de son accomplissement

L’humanisme invite à prendre conscience de ce qui est jusqu’alors méconnu, ignoré et inexploité en soi et dans ses relations avec les autres et le monde environnant. Il en appelle au mouvement, au questionnement, à la capacité d’exploration de chacun et chacune.

L’humanisme, tel que nous l’entendons, ne réduit pas l’individu au seul niveau de son existence. L’humanisme ouvre naturellement, par essence, à ce qui est autre, différent, au-delà des contingences étroites de l’individu.

Il encourage à s’ouvrir à des expériences intérieures et extérieures, à questionner et à se questionner, à demeurer disponible à ce qui émerge et se présente en soi et à soi.

L’humanisme conçoit la nature humaine comme potentiellement évolutive, portée par un mouvement profond propice à l’épanouissement et à la réalisation de soi.

Et c’est à cette vision que se réfère le coaching de vie et aux valeurs que celle-ci génère.

L’humanisme canalise de nombreuses valeurs…

L’humanisme est un ensemble de valeurs structurantes et traversantes dont le coaching de vie s’inspire. L’humanisme, ce n’est pas simplement croire béatement en l’autre.

 Il participe, lorsqu’il est appelé au sein d’un dispositif relationnel tel que le coaching de vie, à l’émergence du libre-arbitre et de l’accomplissement personnel en harmonie avec un environnement.

L’humanisme enseigne que l’être humain dispose non seulement d’un potentiel de réalisation de soi mais aussi de la capacité à s’élever de manière favorable pour lui-même, d’évoluer vers des états intérieurs de plus en plus justes et de devenir progressivement ce qu’il peut être.

L’humanisme ne serait pas tout simplement une aspiration légitime à devenir plus humain ?

L’humanisme, c’est porter la croyance qu’à tout moment, il est possible d’accoucher d’une nouvelle existence et de choisir ainsi ce qui la compose. C’est une façon de réengager son histoire de vie, de la repenser et de l’incarner.

Le coaching de vie -ou coaching humaniste- accompagne précisément ce questionnement, cette évolution, cette maturation, cette possible mue…

Pouvons-nous dire qu’un coach de vie pratique l’humanisme ?

Il serait présomptueux de l’affirmer ! En revanche, il tente de mettre au service de l’humanisme, sa pratique, son accompagnement, sa présence…

En conclusion

L’humanisme est une philosophie pratique, de terrain, et elle encourage chaque personne coachée à partir à la recherche d’elle-même, à se (re)trouver, à s’émanciper d’encombrants, de résistances et de répétitions stériles, pour enfin s’accomplir et se réaliser librement, pleinement, avec joie et conscience !

La pratique d’accompagnement inspirée et imprégnée par ce courant humaniste offre de la place et de la considération à la relation, du temps et de l’attention accordés à une personne, à l’expression de valeurs fortes telles que l’accueil inconditionnel, la bienveillance, la dignité, le libre-arbitre, la tolérance, l’écoute, l’altruisme, la fraternité, la compassion, la joie…

Roger DAULIN Superviseur FCV coaching de vie

*Le coaching de vie relève de trois grandes sources d’inspiration dans sa pratique : l’humanisme, la maïeutique et la relation d’accompagnement.