Coaching de vie et Coaching professionnel

Sujet complexe

Vous avez entendu parler de coaching de vie et de coaching professionnel, mais qu’est-ce qui les distingue l’un de l’autre ?

Et la complexité du sujet augmente considérablement avec de nouvelles appellations ici et là, à savoir : coaching de vie humaniste, coaching personnel par exemples pour l’un, et pour l’autre, coaching de performance, coaching exécutif, coaching de solutions, coaching managérial, etc. 

Essayons de simplifier !

La posture d'accompagnement

La différence principale se porte sur la spécificité et l’application constante de la posture d’accompagnement !

Pour le coaching dit professionnel (précisons à cette occasion que le coaching de vie est tout aussi professionnel !) il n’est pas rare que le coach s’éloigne de la posture d’accompagnement et diverge vers du conseil et une transmission de son savoir-faire en délivrant des préconisations.

La prestation d’un coaching professionnel est axée sur l’atteinte d’objectifs de performance, d’amélioration de la productivité, d’efficacité et de développement de compétences personnelles et surtout professionnelles. Intervenant en entreprise, il est souvent exigé par les donneurs d’ordre que le coach professionnel puisse posséder des qualifications ou des compétences additionnelles (organisationnelle, marketing, commercial, technique, etc.).

En coaching de vie, la relation d’accompagnement est vécue jusqu’au bout c’est-à-dire jusqu’à la réalisation de l’objectif de vie, à la fois juste, spécifique à la personne, en adéquation avec le monde qui l’entoure ! Le coaching de vie ne s’organise pas autour de la seule performance, celle-ci en effet ne laisse peu voire pas de place à l’humain.

Le coaching de vie s’appuie sur l’art du questionnement (questionnement socratique), sur l’écoute active, sur la mise en place d’un relationnel libre, ouvert et créatif afin d’atteindre et de réaliser un objectif de vie juste, adapté et harmonieux.

Il s’agit d’accueillir la personne coachée dans son présent, telle qu’elle est et là où elle en est de son parcours, et de l’accompagner vers son propre processus de changement, d’épanouissement et d’accomplissement dans son existence.

Cependant, qu’il soit précisé ici que le coaching de vie, s’il ne revendique pas la primauté de la performance, il n’en est pas moins agissant à rouvrir des possibles, permettant le développement de schémas d’actions efficients en vue de résoudre les problèmes rencontrés qu’ils soient personnels, relationnels ou /et professionnels.

Les origines

Le vocable « coaching » est l’intitulé contemporain d’une tradition vieille comme le monde, celle de l’accompagnement ! Ce qui fait dire qu’il y a eu toujours par le passé, dans toutes les traditions, sur tous les continents et quelques que soient les cultures, sous une forme ou une autre, un humain accompagnant un autre humain.

L’étymologie

L’étymologie du mot « coach » provient du français « cocher », venant lui-même du hongrois « kocsi ». Le cocher étant celui qui facilite le cheminement de passagers désirant se rendre d’un point « A » à un point « B ». Lesquels, précisons-le, décident eux-mêmes de la direction à prendre…

Le terme « coach » signifie « entraîneur » en anglais. Son passage dans les pays anglo-saxon dans les années 50, a durablement marqué le sens de ce terme. Et en français, le verbe « entrainer » signifie d’abord « emmener quelqu’un à sa suite ».

Et c’est là où l’écart se creuse entre les deux pratiques !

Le coaching de vie, c’est pour les particuliers et le coaching professionnel est destiné aux entreprises

Faux !

FAUX, répondons-nous !

Le coaching de vie intervient dans les entreprises le plus souvent lorsqu’il s’agit d’accompagner des personnes en situation de questionnement, d’orientation, de promotion interne ou de conversion.

De nombreux managers font également appel pour eux-mêmes à des coachs de vie afin de prendre du recul, de la hauteur et poser un regard différent sur leur quotidien ou sur le déploiement d’une stratégie à venir.

Peut-on être coach de vie et coach professionnel ?

Si le vocable « coach » est commun aux deux, les différences clés entre ces deux profils sont telles qu’il semble difficile à un professionnel de mener sereinement ces deux activités sans prendre le risque de s’emberlificoter au niveau de la posture. Rappelons que le coach de vie s’appuie exclusivement sur une posture d’accompagnement.

Le coach professionnel, quant à lui, est rapidement rattrapé par la nécessité d’orienter, de conseiller, d’entrainer son client vers une direction préalablement identifiée.

La nature de la posture mais aussi le mode de cheminement et la finalité de l’intervention nécessitent d’opérer pour le professionnel, un choix clair sur son positionnement !

Socrate

Comment ne pas citer Socrate ! Il est considéré comme le père du coaching de vie.

Au Ve siècle av J.C. Socrate fut le précurseur de la « Maïeutique », l’art d’accoucher les esprits. Philosophe grec, il donna naissance à ce que l’on appelle le « questionnement socratique ». Pour lui, une vie non questionnée en profondeur ne valait pas la peine d’être vécue !

A la fois confiant dans la nature humaine et très critique vis-à-vis d’elle, Socrate n’a jamais cessé de plaider pour un processus de questionnement continu, dans la perspective de mieux se connaître et surtout de faire la part entre l’être et le paraître.

"Entrainer" n'a pas le même sens

L’historique du verbe « entrainer » souligne « une notion de violence, de pression morale, de pousser quelqu’un à faire où à aller vers quelque chose dans un entraînement psychologique ou matériel. (Source Le Robert dictionnaire historique de la langue française).

A retenir

Ce qui différencie un coach professionnel et un coach de vie, c’est précisément la façon de mettre en mouvement le verbe « entraîner » !

Le coach professionnel a comme but d’entraîner une personne afin de l’amener à atteindre un objectif le plus souvent professionnel. Objectif fixé préalablement par le donneur d’ordre, c’est-à-dire le dirigeant d’entreprise. Au coach professionnel de booster l’engagement, les capacités, l’intelligence et la motivation de la personne coachée afin qu’elle atteigne non seulement ce but mais aussi de la façon la plus performante possible. En évoquant la performance, ce sont les notions de résultats et de rendement qui sont sollicitées !

Il en va autrement pour le coaching de vie…

En effet, le coach de vie suggère à la personne coachée de s’approprier le verbe « entraîner » ! En fonction de ses besoins profonds, de la nature de son objectif de vie, de sa personnalité, de là où elle en est, elle « s’entraîne » alors à se questionner, à explorer des ressources jusqu’alors inconnues ou méconnues de sa part, à rouvrir des possibles, dans la perspective de poser un regard différent sur elle, de croître intérieurement, et de prendre conscience des interactions existantes avec le monde qui l’entoure. La personne coachée « s’entraîne » ainsi à rechercher et à trouver par elle-même, ses réponses et ses solutions en adéquation avec ce qui est juste et qui fait sens pour elle…

Le coaching de vie récuse la séparation entre la cognition, la dynamique du corps, l’efficience dans les résultats obtenus et l’accès à une vérité qui est déjà en soi.

En coaching de vie, c’est la personne coachée qui sait !

La complémentarité !

Le coaching professionnel et le coaching de vie cohabitent souvent dans les entreprises. Ils sont différents mais complémentaires. Le coaching professionnel est axé sur des objectifs de performance, dans un contexte organisationnel et de développement de leadership.

De son côté, le coaching de vie pose comme postulat, l’efficience (différent de l’efficacité !) le libre-arbitre, l’obtention de résultats qui font sens, le développement et l’épanouissement de la personne en situation professionnelle mais aussi en toute autre circonstance de la vie !

L’énaction

Evoquons la théorie développée par le biologiste et philosophe chilien Francisco Varela (1946-2001) : l’énaction.

Cette théorie part de l’idée, non seulement que les êtres vivants sont des systèmes dynamiques, interagissant sans cesse avec le monde extérieur mais aussi sachant s’adapter, agir et se renouveler en autonomie !

Francisco Varela démontre que les qualités d’apprentissage sont d’autant plus efficientes qu’elles trouvent à s’incarner dans un cheminement de pleine conscience. Les processus créatifs et innovants qui font sens émergent plus facilement grâce à une activité permanente entre la base corporelle de l’être humain (l’Être-corps et ses ressources perceptives) et son environnement. La nature, la qualité de cet environnement, mais aussi son ouverture, son « laisser-être » et sa confiance inconditionnelle en sa capacité de régénération, font le reste !

La théorie de l’énaction, une source d’inspiration pour le coaching de vie !

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