Partons d’un constat : nombreux sont les consultants qui se disent coachs ! De fait, une confusion s’installe dans les esprits…

En devenant un terme « générique » le mot « coaching » est souvent accolé à d’autres appellations et de fait à d’autres métiers, dont les postures, les attendus et les périmètres d’intervention diffèrent dans une large mesure.

Aujourd’hui, l’intitulé « coach » est porteur pour ne pas dire vendeur ! Il bénéficie d’une notoriété et par opportunité, beaucoup de consultants s’octroient cette dénomination. Ils se disent coachs sans l’être vraiment, c’est-à-dire sans formation certifiante et / ou sans appliquer les constituants du métier auxquels ils prétendent. Ils créent ainsi une nébuleuse autour du métier spécifique de coach de vie.

Pour des raisons de référencement marketing, d’image, de représentation, de valorisation, nombreux sont les professionnels joignant ainsi au titre de leur activité, le terme « coaching » ! Formateurs, thérapeutes, psychologues, consultants, etc. sans compter tous les conseils et experts en quelque chose… Et pour le dire de façon directe, il y a usurpation sur l’appellation « coaching ou coaching de vie ».

Par ignorance, par manque de rigueur professionnelle ou par facilité, l’utilisation abusive de l’appellation « coach ou coach de vie » est fréquente et contribue auprès du grand public mais aussi de certains acteurs du monde économique à jeter un trouble sur une profession qui depuis de nombreuses années a posé un cadre clair, éthique et déontologique sur son activité. Voir www.federationcoachingdevie.org

Venons-en à ce qui fait la différence entre un consultant et un coach de vie.

Tout ou presque tout, ai-je envie de dire !

Un consultant, fort de son expérience dans un domaine spécifique, pose un diagnostic, préconise des conseils, délivre des solutions et parfois même les met en œuvre.

Il est sollicité pour donner son avis et ses recommandations. Son métier est d’assister le plus souvent des entreprises dans leur développement, de les aider à relever les défis du marché et à soutenir leurs dirigeants dans la gestion stratégique de leurs projets.

Le consultant est avant tout un conseiller. Il est reconnu pour son expertise dans un domaine précis et apporte ses services dans le contexte d’une problématique opérationnelle.

Et de son côté, le coach de vie est exclusivement un accompagnant. Il ne conseille pas, n’oriente pas, n’influence pas. En revanche, il propose un dispositif d’accompagnement qui s’appuie sur un questionnement ouvert, invitant la personne coachée à un travail réflexif sur ses capacités, ses potentialités et ses ressources créatives dans son rapport au monde.

Ces deux métiers, coach de vie et consultant, ont des fondamentaux différents : posture, cadre référentiel, finalité, etc.

Le consultant sait, il le fait savoir, le démontre et il est rémunéré pour cela.

Le coach de vie de son côté, sait qu’il ne sait pas à la place de la personne coachée. Son rôle est de faciliter un processus prospectif, inductif et créatif chez la personne coachée, qui ne sait pas encore qu’elle sait mais elle découvrira progressivement en elle, les ressources, les potentialités et les réponses dont elle a besoin, quelle que soit la situation mise en perspective.

Le coach de vie reçoit la personne qui en fait la demande, dans son entièreté. Il l’accueille telle qu’elle est, l’accepte là où elle en est dans son parcours de vie et l’accompagne là où ses besoins essentiels l’orientent, et ce, jusqu’à la réalisation de son objectif de vie et la consolidation de son cheminement.

Si l’appellation « coach » a le vent en poupe, beaucoup plus rare sont les professionnels qui en respectent les fondamentaux.

Dans le dossier « coaching de vie et conseil-consultant », vous trouverez une liste  non exhaustive, qui, espérons-le, aura le mérite de vous aider à mesurer l’écart existant entre conseil- consultant et l’accompagnement coaching de vie.

Être coach de vie ne s’improvise pas !

Il est vrai qu’être à la place du professionnel qui ne sait pas, ne va pas de soi…

Cela explique certainement le peu d’engouement, et il faut bien le dire, le faible engagement pour cette posture ! Beaucoup préfère valoriser une expérience technique, apporter directement un savoir à autrui, et ainsi assister, aider et guider.

C’est une façon de se mettre en avant, de faire valoir sa propre expérience. Et pourquoi pas ! L’utilité d’un tel apport n’est pas à rejeter : cette approche est du registre du conseil et du consulting. Nous sommes alors, dans ce contexte, aux antipodes du coaching de vie !

En effet, le coaching de vie offre à la personne coachée l’occasion de mener par elle-même une réflexion, d’engager un processus de connaissance de soi, de réaliser des prises de conscience, sur elle-même, par elle-même. Ce cheminement lui permet ainsi de repenser et de resituer sa situation de façon nouvelle. D’une demande, en passant par la recherche de ses besoins profonds, la personne coachée élabore un objectif de vie quel qu’il soit, qu’elle tente ensuite, d’atteindre et de consolider.

Cela implique pour le coach de vie de déployer un art du questionnement ouvert, une qualité de présence, une bienveillance, et un renoncement à savoir à la place de l’autre.

Coacher, cela s’apprend !

C’est une évidence mais précisons-le une nouvelle fois : coacher, cela s’apprend !

Beaucoup de professionnels disent « faire du coaching » mais cela n’en a même pas la couleur !

Coacher implique de suivre une formation certifiante, à la fois théorique et pratique, grâce à laquelle le savoir-être et le savoir-faire spécifiques du coach de vie en devenir, s’élabore, s’étoffe et se renforce au fur et à mesure d’un apprentissage supervisé.

Il ne suffit pas d’être passionné par l’humain même si l’ouverture à l’autre est bien évidemment nécessaire. Par ailleurs, l’idée que tout être humain dispose d’un potentiel, de ressources à la hauteur des enjeux exprimés, doit d’être partagée.

Et bien au-delà des outils à maîtriser proposés par les formations en coaching de vie, le « travail sur soi » est indispensable. Se rencontrer, s’accueillir et s’accepter est indispensable même si cela représente le cheminement de toute une vie.

Parce que les croyances limitées du coach de vie seront questionnées, remises en cause, ainsi que ses motivations profondes, il contribuera à quelque chose de plus grand que sa propre personne : il apportera sa part à une œuvre profondément humaniste.

Être coach de vie et consultant, est-ce possible ?

Bien sûr, à condition de les présenter comme deux prestations différentes !

Les référentiels de ces deux métiers divergent tant par la nature des moyens mis en œuvre, par la spécificité de la relation que par la finalité de la prestation.

Aussi, il est préférable que le professionnel, s’il souhaite diversifier ses prestations, puisse déjà clairement les identifier lui-même pour ensuite les présenter distinctement à une clientèle potentielle.

Et précisons que l’accompagnement coaching de vie est aussi une prestation délivrée dans les entreprises. Elle n’est pas destinée uniquement à des particuliers !

En conclusion…

Être coach de vie suppose une mise en œuvre d’une posture spécifique : celle de l’accompagnement. Une posture sans cesse questionnée, ajustée et supervisée.

Être coach de vie implique une façon d’être, une manière spécifique de se tenir aux côtés de la personne coachée. Cela signifie clairement que le coach de vie ne montre, ni une direction à suivre, ni l’intention de pousser la personne coachée à choisir une voie en particulier.

Le coach de vie accompagne sans procéder à une analyse, sans poser de diagnostic et bien sûr sans jugement et sans a priori.

Être coach de vie co-participe, en tant que témoin bienveillant et respectueux, au processus de dévoilement, de prise de conscience, voire de transformation de la personne coachée. Et ce, tout en ne sachant pas à sa place, en ne connaissant pas à l’avance le chemin qu’elle va suivre, ni les passages qu’elle va emprunter afin d’atteindre et de réaliser son objectif de vie…

Et enfin si le verbe « coacher » vient de l’anglais « to coach » qui signifie « entraîner », il est question, en coaching de vie, d’entraîner la personne à se questionner elle-même, à se connecter à ses besoins profonds, à ses ressources, à ses potentialités, à ses virtualités afin qu’elle puisse en pleine autonomie et liberté, trouver les réponses à ses interrogations, à son inconfort, à ses insatisfactions.

Roger DAULIN Superviseur coach de vie