En s’indexant sur l’immédiateté d’une solution, le coaching de vie sort de sa vocation (1) !

Publié par FCV le

En s’indexant sur l’immédiateté d’une solution, le coaching de vie sort de sa vocation (1) !

De nombreuses dénominations prospèrent en coaching… Coaching de performance, coaching orienté solutions, coaching de cohésion, coaching opérationnel, etc. les appellations sont multiples !

Généralement, les solutions rapides à un problème donné, comme les bénéfices immédiats d’un coaching, sont recherchés par facilité, il faut bien le dire !

Il est question alors de performance, de résultats et de succès matériels et quantifiables. Ces coachings relèvent d’une gestion optimisée de moyens et de capacités disponibles connues, non sans utiliser des stratégies psychologiques, des tactiques, et ce, afin de surmonter les obstacles rencontrés.

Mais qu’en est-il pour le coaching de vie ?

Le coaching de vie ou coaching humaniste, relève d’une autre réalité. Il n’est plus question alors de parler « méthode (2) » pour le désigner car celui-ci risquerait de se trouver enfermé à une place qui n’est pas la sienne. Idem lorsqu’il s’adosse à une expertise (personnelle et/ou professionnelle), ou à un acquis identifié et duplicable, ou enfin lorsqu’il se complait dans le contrôle voire dans l’emprise « d’un savoir pour l’autre ».

Les mille et une manières de dénaturer le coaching de vie…

L’accompagnement coaching de vie s’égare dès l’instant où il s’emmaillote dans la technicité d’outils censés débloquer des situations par leurs seules utilisations. Comme si ceux-ci pouvaient être porteurs de solutions innovantes face à une insatisfaction, voire un manque-à-être !

Lorsque les outils saturent l’espace même de la rencontre d’Être à Être, lorsqu’un « programme en cinq séances » prétend résoudre « une problématique », lorsqu’un savoir extérieur à la personne coachée atrophie son autonomie, sa liberté d’être et sa responsabilité, alors nous sommes loin, très loin d’un accompagnement par le coaching de vie.

Il en est de même, lorsqu’une connaissance quelle qu’elle soit devient un fondement à quelque chose au lieu d’être un questionnement, le coaching de vie là aussi perd de son essence.

Lorsqu’une vérité extérieure fournit « du sens », lorsqu’une assignation occupe le terrain en lieu et place à une interrogation, lorsque quelque chose s’installe au lieu de s’écouler, lorsqu’un fléchage oriente la personne dite coachée, alors une lente dénaturation de l’accompagnement coaching de vie s’enclenche.

Mais aussi lorsque le coach se trompe de sujet…

Il en est de même lorsque le coach tend à se spécialiser ne sachant plus légitimer les fondamentaux même du coaching de vie… Celui-ci sort de sa vocation dès lors qu’il se préoccupe davantage de traiter un problème plutôt que d’accompagner une personne à découvrir en elle ses besoins profonds.

Il en est de même lorsque ses propres espaces intérieurs d’exploration sont ignorés au profit d’une réponse rapide…et toujours superficielle pour ne pas dire éphémère ! En passant directement et rapidement de la demande à la solution (3), la personne coachée est dupée. La dimension essentielle en elle, là où précisément réside l’authentique, ses forces vives, alertes, innovantes et exploratrices, est alors délaissée. Et pour tout dire, inexplorée et inexploitée.

Et la relation d’Être à Être ?

Le coaching de vie s’exile en des terres très lointaines lorsque la relation d’Être à Être devient résiduelle, lorsqu’il répond servilement à des désirs dépourvus de profondeur et de verticalité. Il est dans de mauvais draps dès qu’il cherche à guérir un mal-être, à réparer ce qui se déchire en faisant cas de façon excessive de ce que le manque-à-être raconte…

Ainsi fleurissent des coachings de toutes sortes, surfant sur « ce qui marche commercialement ». Je regrette profondément lorsque le coaching devient pourvoyeur de réponses « toutes faites », de solutions et de marqueurs sans singularité. Il s’aliène lorsqu’il participe à une spéculation sur le dos de l’Être…

En fait, le coaching de vie devient hors-jeu lorsqu’il produit autre chose que du questionnement !

« Socrate, es-tu là ? Où que tu sois, reviens vite, de nombreux coachs de vie sont devenus des « oublieux » !

Des « oublieux » de ta philosophie pratique basée sur le seul questionnement et auto-questionnement… Des « oublieux » aussi des fondamentaux du coaching de vie fondé pour une large part sur ce même art du questionnement…

Qui porte l’âme du coaching de vie ? Le questionnement ! Le questionnement ouvert, sans arrière-pensée, « libre de droit » en quelque sorte…

Une puissance d’exploration grâce au questionnement

Questionner pour questionner, questionner sans attendre et sans vouloir une réponse, questionner sans entériner quoi que ce soit… Il n’y a pas de coaching de vie sans questionnement, sans questionner de façon désintéressée mais avec présence, ouverture et compassion.

Le terrain dans lequel œuvre l’accompagnement coaching de vie est celui où le questionnement circule inlassablement, dégagé du tout savoir pour et à la place de l’autre. Coacher sans s’enliser c’est se dégager de tout ce qui ne serait pas du questionnement.

Le coach de vie n’est pas un entraîneur de performance !

Le coach de vie n’est pas un entraineur de performance ! Il ne s’inscrit pas dans une compétition. Il ne considère pas le sujet coaché comme un champion. Il n’est pas là pour qu’il excelle là ou ailleurs.

Le coach de vie est en premier lieu un accompagnant. Il accompagne la personne coachée à se rencontrer, à se découvrir mais aussi et surtout à se réaliser pleinement, à s’accomplir, à l’occasion d’une situation, d’un évènement, d’un aléa de la vie parfois. Il accompagne la personne à trouver par elle-même ses propres ouvertures, ses réponses, ses solutions.

C’est un processus d’accompagnement à chaque fois renouvelé, loin de toute standardisation, de toute codification systématique, par lequel l’inattendu surgit, des voies nouvelles et de fait inusitées apparaissent. C’est une voie d’évolution et de transformation.

La personne coachée s’éveille et se réveille à elle-même…

En facilitant l’exploration de profondeurs intimes, la personne coachée s’éveille et se réveille à elle-même et par elle-même. Il s’agit d’un cheminement par lequel de nombreuses croyances limitantes se libèrent.

Loin de conduire au repliement sur soi, ce cheminement s’ouvre et ouvre sur des ressources insoupçonnées. Il évite ainsi des solutions « réchauffées », au mieux recyclées, qui maintiennent la personne dans du connu en rééditant des formules du passé réarrangées, souvent qualifiées de capacités dites optimisées.

C’est ainsi que la personne coachée renouvelle son regard et mobilise aussi et surtout des ressources et des potentialités jusqu’alors inconnues ou ignorées !

Une réalité humaine bien au-delà de la performance !

L’accompagnement par le coaching de vie inclut une réalité humaine qui va bien au-delà d’une perspective fonctionnelle et performante. Ce cheminement d’accompagnement facilite une réconciliation, une pacification intérieure pour un rassemblement de tous les possibles afin d’œuvrer au plus juste dans sa vie, et surtout dans son existence.

La portée exponentielle du coaching de vie…

La personne coachée trouve alors une confiance intérieure lui permettant de franchir, de dépasser « l’obstacle » pour lequel elle est venue en séance, et ce, avec discernement et joie. Le plus remarquable en tout cela, c’est la portée exponentielle de cette démarche responsable et adulte, qui modifie en profondeur l’humain dans ses rapports avec ses semblables, mais aussi dans la résolution présente et à avenir de situations matérielles.

L’accompagnement par le coaching de vie éveille non seulement la personne coachée à ses propres profondeurs, besoins et aspirations, mais également ouvre le registre des possibles, dans des espaces aussi diversifiés que l’intime, le social et le monde professionnel.

Et terminons avec cette phrase :

Là où la vocation exploratrice du coaching de vie circule sans entrave, la justesse de l’accompagnement est à l’œuvre.

Roger DAULIN Superviseur coach de vie 

  (1) Le mot vocation vient du latin « vocatio » lui-même dérivé de « voco » qui signifie « appeler ». La vocation est ainsi un mouvement intérieur par lequel une personne s’accomplit. Source cnrtl-étymologie

La vocation du coaching de vie est portée par ce mouvement intérieur qu’il met au service de chaque personne désireuse de s’accomplir et de s’épanouir, à l’occasion d’une situation, d’un évènement, d’un objectif de vie.

(2) Selon Le Robert, une méthode est un ensemble de démarches raisonnées et codifiées afin de démontrer la vérité. En coaching de vie nous préférons utiliser le terme de « dispositif », lequel présente des modalités plus adaptables !

  (3) Le passage direct de la demande (problématique exposée) à la solution relève de ce que j’appelle « l’arc-réflexe de la conscience ordinaire », induisant l’impératif à trouver un moyen rapide, sans changement notoire des habitudes, afin de remplir le manque-à-être (demande). Oubliant de fait une étape essentielle en coaching de vie, le questionnement des besoins profonds de la personne. Ceux-ci ayant comme dessein d’élaborer un objectif de vie aussi proche que possible des attentes profondes de l’Être, quel que soit la situation relevant du coaching de vie. (Voir articles sur le Blog de la Fédération Coaching de Vie)

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