Qu’est-ce qui définit la qualité d’une relation d’accompagnement en coaching de vie ?
Publié par FCV le
Qu’est-ce qui définit la qualité d’une relation d’accompagnement
en coaching de vie ?
Qu’est-ce qui la définit ?
Sûrement sa dimension contenante (1), son adaptabilité à ce qui émerge, la solidité et la consistance du cadre et la présence attentive du coach de vie vis-à-vis de lui-même et de son client. Tout cela à la fois et plus encore…
En premier lieu, il s’agit d’une rencontre. D’un côté une demande, de l’autre une proposition d’accompagnement.
Le premier attend de la relation une réponse, le second crée « un milieu ambiant » pour que ce qui peut advenir, advienne. A partir d’une place différente, d’un rapport à l’autre asymétrique, il est proposé à chacun de vivre ce qui lui revient.
Définir les contours de la relation accompagnant / accompagné…
La qualité d’une relation d’accompagnement se mesure à la richesse de ce qu’elle engendre. Toutefois ce contenu ne peut exister que si un contenant se pose. C’est ainsi que la première responsabilité du coach de vie est de définir les contours de cette relation accompagnant / accompagné.
L’accompagnement, une promesse de profondeur ?
La solidité, la consistance et l’adaptabilité du cadre spécifique à la situation est une promesse de profondeur. Le contenant crée ainsi un espace prêt à accueillir, à entendre et à reconnaître l’accompagné tel qu’il est, là où il en est, là où il veut aller. A la surface comme à la profondeur des choses…
Ce contour se nourrit de consignes et de règles évoqués de vive-voix avec le client. Il se décline en termes de limites et d’enveloppes, sécurisant ainsi l’échange à venir. Mais n’oublions pas que ce qui charpente aussi ce cadre, c’est la façon dont le coach de vie va s’impliquer corporellement.
Le coach de vie s’engage avec tout son corps
Mettre en place une fonction contenante nécessite de s’engager avec son corps et de l’ajuster dans son ancrage, son centrage et le maintenir réceptif et disponible.
Cette présence du corps de l’accompagnant coach de vie participe à la mise en place d’une fonction contenante. Celle-ci se nourrit à la fois de ce qui se passe dans son corps, ce qu’il perçoit et ressent, sans être un « corps éponge ».
Il se doit d’être à la fois sensible à ce qui le traverse, bienveillant et dans un processus de renoncement à produire des réponses à la place du client. Il fait preuve alors d’un dédoublement maîtrisé et d’un renoncement assumé.
L’authenticité d’une relation passe par le corps !
Ce qui définit la forme, le fond et la qualité d’une relation d’accompagnement, c’est précisément là où chacun en est de son lien à l’autre, à la façon dont les échanges sont traités.
L’authenticité d’une relation passe par l’implication, l’engagement et l’expression du corps. Pour activer la fonction contenante, le coach de vie doit veiller à se présenter à son client avec cette présence globale : pensée, corps, action.
Être en lien sans chercher à être en accord
Il s’agit pour l’accompagnant coach de vie de partager du mouvement, du temps, de l’espace, ni plus, ni moins. Il y a dans cette posture un renoncement à une finalité présupposée.
Dans la profondeur d’une relation, ce qui se met en mouvement, ce qui bouge, évolue et se transforme, se situe au-delà des volontés, des intentions et des attentes de l’un et de l’autre. C’est ce « milieu ambiant » qui invite chacun à se dire autrement, à s’ouvrir et à s’accueillir différemment.
Être en creux et offrir l’hospitalité
Pour le coach de vie, comment vivre ce moment partagé ? Simplement en s’installant dans sa verticalité, dépouillé d’un savoir et d’un vouloir pour l’autre.
Être en creux afin d’offrir l’hospitalité à l’accompagné, sans analyser, sans comparer, sans juger. Une relation d’accompagnement de qualité prend forme lorsque le contrôle, le vouloir et l’attente abandonnent leurs prérogatives. Elle s’éveille à l’instant où l’accompagnant et l’accompagné sont disposés à la recevoir, lorsque leurs corps se rejoignent dans leurs déplacements, lorsqu’ils partagent un rythme commun. C’est une affaire de tonalité et de résonnance.
Il n’y a presque rien à faire pour que la qualité d’une relation émerge
La qualité d’une relation résulte des mouvements qui émergent librement, se cherchent et s’adaptent, sans fusion, sans emprise l’un sur l’autre.
« Mais dans le concret, comment puis-je faire ? » me demanda un jour une stagiaire. « Presque rien ou si peu… » fût ma réponse. Il n’y a presque rien à faire pour que la qualité d’une relation émerge. Simplement être là réellement, entièrement.
En revanche, les présupposés, comme être au clair avec les fondements de l’accompagnement (positionnement, posture), œuvrer sans cesse à plus de justesse dans la mise en place d’un cadre, accepter de vivre l’impuissance d’un non vouloir et d’un non agir sur l’autre, développer une connaissance de soi de plus en plus subtile et s’impliquer dans une supervision active et régulière, sont des éléments incontournables.
Ce chemin, chaque coach de vie a l’impérieuse nécessité de le parcourir.
Laisser la place à l’accompagné pour qu’il puisse se déployer en toute liberté
Une relation de qualité se donne à vivre et à partager lorsque l’accompagnant n’a de cesse de laisser de la place à l’accompagné pour qu’il puisse se déployer en toute liberté, explorer et se donner de l’existence.
C’est dans cette mobilité réciproque que la qualité d’une relation s’élabore. Elle échappe à une définition logique et rationnelle, à une quantification de critères et à des processus d’emprise.
Être là, perméable et disponible…
Plus tard, je m’adressai à nouveau à la stagiaire qui m’avait interpelé. « Presque rien à faire mais être là. Sans idées préconçues sur la personne accompagnée et laisser se faire ce qui peut se faire. Être là, nos sens ouverts, perméable et disponible à ce qui est en mouvement, se laisser mouvoir par le rythme en restant conscient de la pertinence de son ancrage, dans l’instant. »
Être en confiance dans l’inattendu et le déconcertant
La qualité d’une relation d’accompagnement est à la hauteur de la confiance que le coach de vie s’attribue dans sa capacité à être, sans se référer en permanence à ses savoirs, ses certitudes et ses compétences.
Être en confiance, y compris dans l’inattendu et le déconcertant de l’instant, c’est s’accorder avec une attention bienveillante à ce qui se désenlise, se déplace et se modifie en soi et chez l’autre.
Roger DAULIN Superviseur coaching de vie FCV
(1) Voir les travaux de Claudine Ourghanlian sur la fonction contenante du cadre.
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