Coach de vie, un métier de cœur
Publié par FCV le
Coach de vie, un métier de cœur
Exercer le métier de coach de vie est un appel venu du tréfonds de l’être.
Que dis-je, des appels par envie de bienveillance, d’autonomie, de clarté, de discernement, de l’idée folle que l’on peut s’épanouir sans obligation de souffrir pour y parvenir.
Le coaching de vie est un appel à…
Mais cet appel peut se trouver obscurci par les passages délicats inhérents au développement de son activité professionnelle.
Comment transparait cet appel ?
Un trouble, un enthousiasme, une sorte de joie intérieure, une attirance de plus en plus forte. On ne peut plus s’empêcher de penser à ce métier inconnu jusque-là.
Même si on lit des articles ou écoute des témoignages, chacun.e est appelé différemment ! Il suffit de voir la diversité des parcours de vie des personnes devenues coachs de vie ! ( parcours des coachs agréés).
Coachs de vie… Que vous exerciez en ¼, à 1/2 ou à plein temps, ne perdez pas de vue ce qui au départ vous a appelé, captivé, mis en émoi.
Car c’est ce qui fait le cœur de votre métier.
Et le cœur c’est le « cor » (du latin), qui signifie courage : il permet de traverser les moments délicats avec un peu plus de sérénité.
Un espace de liberté
Dans une société qui condamne, alors que c’est elle-même qui crée les conditions propices aux frustrations, le coaching de vie crée un espace d’accueil sans condamnation ni jugement. Mais avec un regard lucide et clair. Sans complaisance et avec bienveillance.
On peut traverser des expériences difficiles voire douloureuses… cela fait partie des expériences de vie. Transformer ces expériences dans la souffrance n’est pas obligatoire.
Le coaching de vie facilite les passages… Il est un endroit relationnel où les clients viennent chercher la réconciliation plutôt que la séparation.
Mais comment pourraient-ils le faire si le coach de vie lui-même se sent divisé ? S’il ne tend pas vers cette unicité – unité intérieure ?
Car c’est inévitable…
L’exercice de ce métier- les moments passés avec les personnes accompagnées- est la partie enthousiasmante de ce métier !
Nous sommes également entrepreneurs. Cette partie nous ramène dans la réalité matérielle (à ne pas confondre avec matérialiste).
Et bien souvent, rien ne se passe comme prévu ! En tous les cas, nos projections mues par l’appel initial devront se confronter à la réalité du terrain. Indépendamment de notre bonne volonté…
Et c’est là que surgit une division intérieure.
Car vient l’inquiétude, la difficulté à se projeter par manque de moyens ou d’objectifs réalisés. Le manque prend tellement d’espace qu’on en oublie un élément important. Ce qui manque correspond à ce qui n’est pas encore survenu, expérimenté.
Si on laisse à l’inquiétude toute la place, l’énergie se perd. Si on lui laisse une juste place, l’énergie perdure pour soutenir l’envie de se projeter dans ce métier. La force de concrétiser son projet professionnel ne faiblit pas. Sans perdre de vue que, ce qui est à venir, dépend des actes posés dans son présent.
Quand on développe son activité professionnelle, cette question légitime de survie et d’argent prend tellement de place que, petit à petit, le lien du cœur avec le coaching de vie s’étouffe dans son expression sous les couches de frustration.
Et l’appel initial devient de plus en plus sourd, enseveli sous les couches de doutes.
Alors évidemment il ne s’agit pas de fuir cette matérialité nécessaire.
Non. Le sujet de cet article est de vous r- appeler à rétablir un équilibre cœur, tête, esprit, corps.
Connaissez-vous l’effet « Dunning Kruger* » ?
Je me suis permise d’employer un vocabulaire moins « performance » que celui initialement utilisé pour décrire cette modélisation. Je vous la propose car je la trouve intéressante quant à la description des étapes de professionnalisation.
Nous sommes tous des apprenants dès lors que nous décidons d’aller vers un nouveau métier ou d’acquérir de nouvelles compétences.
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La « Montagne de la Stupidité », première étape.
À ce stade, toute personne qui débute, plus ou moins qualifiée dans un domaine, a tendance à surestimer ses compétences et ses connaissances… normal, l’enthousiasme donne des ailes ! Tout comme tomber amoureux gomme les « défauts » de l’autre.
C’est toute la différence entre
- « Savoir » intellectuellement, qui n’est que le début d’un nouvel apprentissage.
- Et connaissances et compétences qui sont les résultantes d’expériences concrètes et de pratiquer encore et encore.
En d’autres termes, « le nouveau venu » a l’impression de bien maîtriser son sujet alors qu’en réalité, il n’en possède qu’une compréhension superficielle… il n’est qu’au début !
Cette « surconfiance » peut être le résultat d’un manque d’expérience réelle dans le domaine ou d’une incapacité à reconnaître les compétences requises… Ou des filtres posés par l’enthousiasme et l’élan de départ !
Devenir coach de vie, c’est développer des nouvelles compétences dans une posture d’accompagnant qui demande temps, expériences et travail sur soi. Tout en développant des compétences en matière d’entreprenariat ! Un grand écart parfois difficile à vivre et à relier.
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La « Vallée de l’Humilité » : deuxième étape
La « Vallée de l’Humilité », n’est pas toujours atteinte par toutes les personnes qui se lancent dans l’apprentissage d’une compétence.
Cependant, certaines personnes prennent conscience de leurs lacunes et reconnaissent qu’elles ont encore beaucoup à apprendre pour développer leur connaissance dans le domaine choisi.
C’est une phase importante où l’on peut réaliser la complexité et l’étendue de la ou les compétences à acquérir.
La complexité peut être symbolisée par toute la partie immergée d’un iceberg : il paraissait beaucoup plus petit en surface !
L’écart entre les projections de départ et la réalité du terrain rendent cette étape douloureuse avec une foule de questions. Peut-être ne suis-je pas faite.e pour ce métier ?
Certaines personnes ne dépasseront pas cette étape, pensant qu’elle est une voie sans issue alors qu’elle n’est que « pas-sage » !
Car personne n’échappe à ce moment de remises en question et de doutes qui revient d’ailleurs par vagues… Mais la façon de le vivre dépendra des ressources à sa disposition.
Pour un adulte, cette étape n’est pas facile ! Car il a oublié…
C’est le moment de retrouver l’attitude « des enfants » : tous les jours ils apprennent indépendamment des résultats !
Personnellement, je ne connais aucun enfant, qui dans l’apprentissage de la marche, tombe et dit : désolé les gars, mais je m’arrête là… trop difficile !
Certaines études disent qu’un enfant tombe plus de 2000 fois avant de savoir marcher !
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Le « Plateau de la Consolidation » : dernière étape
À mesure que l’apprentissage progresse, on acquiert une évaluation plus réaliste de ses compétences. L’objectivité permet de reconnaitre ses pistes d’évolutions et ses points « intégrés » et donc devenus faciles.
Ben oui ! Car quand c’est facile, c’est que la compétence est bel et bien là ! Mais on oublie vite les difficultés rencontrées lors de l’apprentissage… Quand on sait lire, est-ce qu’on garde en mémoire toutes les étapes difficiles pour y parvenir ?
À ce stade, on peut identifier les progrès réalisés et s’auto-évaluer avec une plus grande précision, sans sur-réagir émotionnellement.
Cependant, parvenir à ce stade dépend de sa capacité à maintenir une attitude ouverte et réceptive à l’apprentissage continu.
Rappelez-vous pourquoi vous avez choisi de devenir coachs de vie !
Ce n’est pas parce que nous accompagnons des personnes et que nous comprenons beaucoup de mécanismes et de processus, que nous échappons nous-mêmes à devoir les vivre !
Si vous oubliez votre élan de départ, les orages inévitables, les incidents de parcours, les hauts et les bas deviendront des obstacles insurmontables au lieu de faire partie du cycle de la vie.
Cela vous paraitra peut-être poétique, en dehors de la réalité ou perché, mais ne laissez pas la peur étouffer la voix de l’être coach et de l’Être tout court. Celui qui n’est que joie et abondance de vivre cette humanité pleinement et joyeusement.
Nous évoluons constamment parce que nos expériences nous font grandir. Les passages délicats font partie des passages à traverser.
« La vallée de l’Humilité » n’est pas agréable à vivre.
Pourtant, c’est celle qui nous rapproche le plus du cœur de notre métier. L’humilité de ne pas savoir à la place de nos clients.
Dans une société qui pousse à fonctionner uniquement mentalement, la communication avec le cœur se cultive.
Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas,
c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.
Sénèque
Patricia Verneret, coach de vie
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2 commentaires
CAMILO FREDERIC · 16 mars 2025 à 5:01 pm
Merci Patricia pour la qualité de cet article.
FCV · 17 mars 2025 à 11:40 am
Merci Frédéric !