Voici une expression souvent entendue de la part de nos clients ou des coachs de vie eux-mêmes. Enfin, celle-ci ou ses synonymes…

Arrêt, blocage, impasse… quels ressentis ces expressions viennent-elle réveiller en chacun.e ? Qui aime se trouver dans une impasse ?

Qu’il s’agisse du coach de vie qui peut se penser responsable de ne pas « faire avancer » son client, ou de la personne accompagnée qui peut se sentir coupable de sembler faire du sur-place… pas de panique !

Dans une société qui prône la performance et la vitesse, il peut être inconfortable de se trouver à l’arrêt. Mais ce blocage vient-il seulement du client ? En êtes-vous certains ?

Dans cet article en 2 parties, vous trouverez les possibles raisons des empêchements générés inconsciemment par le coach de vie. Ainsi que des propositions de remise en mouvement pour vos clients.

Quand ça bloque pour le coach de vie

Coach de vie, je te tutoie si tu le permets…

Avant même de te dire que le blocage vient de la personne accompagnée, procédons à quelques vérifications à faire (liste non exhaustive !). La co-responsabilité est dans toute relation, y compris quand celle-ci est contractuelle.

Je te propose des petits pas de côté à méditer. D’entrer dans l’espace relationnel coaching de vie par d’autres points de vue.

Les projections mènent à des distorsions

Comment tu vois la vie est comme un filtre* qui va entraver ta posture et ton écoute. Ce qui est Humain mais va poser problème dans l’accompagnement… tu cours vers le transfert !

Par exemple, les croyances que l’on peut avoir sur son propre rythme (efficacité, performance, slow-life, etc.) peuvent devenir une injonction inconsciente pour l’autre.  

Autre exemple : si pour toi la valeur est d’avancer dans la vie sans relâche, quoi qu’il t’en coûte, et que tu accompagnes une personne qui a besoin de plusieurs séances pour avancer sur un seul point clé… Tu pourrais l’assimiler à un blocage alors qu’il s’agit seulement d’un rythme d’assimilation différent du tien !

La réalité est distordue par tes projections. Il y mal-entendus…

L’élan spontané du client entre en lutte avec ta dynamique… cela ressemble aux plaquages du rugby !

Réussite chérie

L’envie que son client réussisse est intimement lié à un raccourci. Je vais caricaturer : mes clients bouclent leurs missions en très peu de séances… je suis un coach de vie performant ! La tentation de trouver rapidement des solutions ou de vouloir débloquer vite fait une situation sera tentante !  Argument suprême : ne pas perdre son temps… ni celui de son client.

Vouloir « décoincer une situation », c’est vouloir régler un symptôme. Or un symptôme est une conséquence -multifactorielle bien souvent -et non une cause. Éliminer le symptôme n’apportera que des dénouements superficiels et provisoires. Rien n’est réellement résolu !

Remarquez, c’est une super astuce pour rendre un client dépendant. Et que le coach de vie le soit aussi avec ses clients !

Tu t’éloignes de l’accompagnement en étant trop loin devant ou trop poussif par l’arrière !

Figer

En exemple, il peut y avoir une obsession du coach de vie à ce que son client fixe rapidement un objectif. Or parfois, ce n’est pas possible !

Trop de confusion, de dispersion, d’émotions contradictoires. Quand tout est flou ou que des bruits parasites existent, c’est difficile voire impossible d’être en capacité d’entendre ce qui est juste pour Soi en lien avec ses besoins profonds.

Patience ! Plus le coach de vie va « vouloir » faire avancer, plus la personne accompagnée va sembler en inertie… sous pression ! Et quand le coach de vie cherchera à contourner l’obstacle, celui-ci se déplacera également.

Aussi, il s’agit que l’environnement intérieur puisse s’ouvrir, se dé-tendre pour laisser émerger les véritables besoins.  Pour passer des tensions-qui ont dégénéré en nœud- au lâcher prise qui redonnera flexibilité et mobilité.

Le client n’est pas réellement bloqué… il est en phase de clarification.

Il a besoin d’une personne qui l’accueille et l’accepte tel qu’il est, avec ses nœuds. Sinon, ce serait comme lui faire subir un massage à coup de bâtons. Ça ne soulage pas ! Alors que la chaleur d’un hammam et la douceur vont dénouer naturellement les nœuds dans son corps émotionnel, physique, mental…

Ton « vouloir » entre en collision avec le « pouvoir » de la personne accompagnée.


Vite !

Chercher une solution immédiatement au problème exposé revient à ne pas accorder le droit à son client de se trouver dans une impasse.

N’oublions pas qu’être dans une impasse fait partie de l’exploration importante dans une recherche de fonctionnement différent, d’adaptation, de mieux-être, d’épanouissement… cela passe par l’expérience même si parfois le chemin passe par une voie sans issue !

Paradoxe : si l’on n’a pas parcouru ce chemin, on n’est pas à même de découvrir ce qui se cache derrière ou à côté.

Le coach de vie ne doit pas considérer une impasse comme une chose à éviter ou un problème à résoudre mais une exploration à vivre… par contre lui-même ne doit pas entrer dans l’impasse !

Quand l’inédit s’invite, seule l’exploration permettra de dé-couvrir un nouveau chemin. Et cela prend le temps que ça prendra !

Sors de l’idée que ton client doit avancer à chaque séance. Solliciter un accompagnement coaching de vie, c’est se donner du temps à « soi-m’aime » !

Renforcer

Refuser ce qui est, est une entrée en résistance avec son présent. Oups ! Ce à quoi on résiste persiste !

Le blocage est réel… mais le coach de vie le consolide ! En pensant que son client est bloqué, le coach de vie vient ajouter des briques au « blocage ». 

Il est devenu acteur dans la pièce jouée par son client et coincé avec lui !  Au lieu d’en rester le spectateur conscient et témoin d’une histoire… racontée à partir d’un seul angle de vue.

Là où l’accueil sans condition va libérer le client qui se dira :  et bien c’est ok ! J’ai le droit de bloquer un petit moment. Car il ne s’agit pas de nier la situation, mais de la rendre naturelle et de cesser de lui opposer de la résistance.

Surtout que la culpabilité accompagne bien souvent le blocage : comment ça se fait que j’en sois encore là ! est un exemple… attention de ne pas alimenter la culpabilité par une attitude de solution à trouver.

Vous connaissez l’adage : quand il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème ! On pourrait le transformer ainsi : quand tu ne vois rien comme un problème, tout devient opportunité !

Ne sois pas acteur mais redeviens témoin bienveillant !

Pour résumer

Quand nous développons une nouvelle compétence, que celle-ci soit intérieure ou savoir-faire visible à l’extérieur, nous sommes tous en apprentissages. Nous nous retrouvons débutants. Nous allons donc vivre bien des expériences qui s’avéreront peut-être au final être des erreurs. Dont le fait d’emprunter ce qui s ‘avèrera être une impasse.

Un adulte n’aime pas se trouver dans une impasse car il se sent alors impuissant comme s’il devait recommencer à 0… ce qui n’est pas la réalité ! C’est juste qu’il est en train de développer des nouvelles compétences qui nécessitent du temps et de l’énergie, de l’effort, de la patience.

Si le regard du coach de vie n’accueille pas cet état de vulnérabilité passagère ressentie, la personne accompagnée ne peut pas le dépasser, c’est-à-dire passer à la suite.

Accueillir, c’est trouver naturel le processus et sans un mot, voir la personne reçue comme la seule experte de sa vie. Méfiez-vous de l’immobilité apparente, elle cache bien souvent la naissance d’un mouvement de fond.

Les possibles pièges à éviter pour le coach de vie devant les difficultés de son client

Accueillir ce qui est et accepter de le vivre précèdent une transformation. Quand « ça bloque », ce peut-être que le coach de vie

  1. n’a pas accueilli
  2. n’accepte pas son client tel qu’il est dans l’instant
  3. n’a pas confiance dans le processus ni conscience du fait que la vie est constituée de ces étapes
  4. n’est pas suffisamment à l’aise avec la dimension émotionnelle, surtout les émotions qu’il imagine « négatives » ou quand celles-ci sur-chargent le vécu.
  5. plonge joyeusement dans un transfert

Une fois les étapes d’accueil et d’acceptation passées (autant pour le coach de vie que pour son client), la voie est libre ! Les questions ouvertes apporteront l’impulsion nécessaire à l’exploration.

Pour conclure cette 1ère partie

Imagine un arbre ou une plante que tu viens de mettre en terre.

Vas-tu leur répéter sans cesse « pousse ! pousse ! pousse ! » pour qu’ils grandissent ? En tous les cas, tu peux toujours essayer… 

Ou vas-tu t’occuper de la qualité du sol : accueil- espace de liberté d’être Soi.

Faire en sorte qu’ils aient nourriture et eau :  quels sont ses besoins ?

Leur offrir un environnement qui facilitera leur expansion : espace de liberté d’être soi, confiance totale dans le processus coaching de vie, bienveillance et soutien.

Garde cette image en tête… et demande-toi si tu es au summum de tes capacités d’adaptation et de transformation dans les situations suivantes.

 Comment te sens-tu quand tu es en compagnie d’une personne qui

  • n’a pas confiance en tes compétences puisqu’elle cherche des solutions
  • évite les sujets qui fâchent là où toi tu as besoin de décanter
  • n’accepte pas ton état d’être en te poussant à aller mieux
  • te presse alors que tu ressens le besoin inavoué d’un espace en dehors du temps pour te retrouver et parvenir à écouter ta petite voix intérieure

Te sentiras-tu entendu et accepté ? Personnellement, j’aurais tendance à me fermer… Voilà qui empêcherait le vivant de suivre son cours !

Un éternel recommencement

Avoir conscience de tout ce qui précède est une étape importante dans la consolidation de ton professionnalisme.

Puis demande à suivre des supervisions.  Oui, « des », car parfois ou souvent, cela peut prendre plusieurs séances sur un même blocage.

Comme nos clients, nous pouvons tergiverser, tourner en rond, nous trouver dans une impasse. Cela fait partie de ce que la dimension d’accompagnement coaching de vie implique.

L’exploration de l’aventure humaine nous réserve bien des surprises !

Accepter de vivre ces moments d’inconfort te permettra de ciseler de plus en plus finement ta posture d’accompagnant. Pas facile, complexe, mais cependant tellement source d’étonnement… et de liberté d’être ! Pour nous-même et pour nos clients.

Dans cet esprit de co-responsabilité relationnelle, cette 1ère partie t’a proposé des exemples de situations qui te concernaient.
Dans la 2ème partie, je t’inviterai à la créativité pour faciliter le mouvement de tes clients.

Patricia Verneret, coach de vie

*Je vous invite à visionner cette conférence très intéressante « Le cerveau fait son monde : l’illusion de la réalité »

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1 commentaire

CAMILO FREDERIC · 2 juin 2025 à 8:41 am

MERCI PATRICIA

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