Dans la 1ère partie, nous avons vu des situations qui concernaient le coach de vie lui-même.
Dans cette 2ème partie, chers coachs de vie, je vous propose de faire preuve de créativité pour faciliter le mouvement de vos clients.
Je n’insiste pas sur le processus demande-besoin que vous trouverez dans d’autres écrits du blog de la FCV.
Quand ça bloque pour la personne accompagnée
Connaissez-vous le syndrome du rond-point ? Non ? Ne cherchez pas ce syndrome dans les livres, il n’existe pas ! C’est une métaphore que je vous propose.
Le syndrome du rond-point
Imaginons un rond- point. D’habitude, vous prenez la 1ère à droite. Parce que c’est le chemin le plus court ou le plus utilisé. Là… mince ! Il y a des travaux… impossible de passer par là.
Vous refaites le tour du rond-point et reprenez la même sortie ! Ah mince, c’est vrai ! Il y a des travaux.
J’ose espérer que vous n’allez pas faire plus de 2 fois le tour du rond-point avant de vous décider à prendre la sortie d’après. Un autre chemin inconnu jusqu’à aujourd’hui, mais dont vous êtes certain qu’il vous permettra d’arriver tout de même à votre destination !
A l’intérieur de soi, c’est la même chose : les habitudes, les croyances, la façon de réfléchir font prendre la même route. Un peu plus difficile de s’en apercevoir car c’est à l’intérieur de soi. Quand on n’est pas habitué à être en lien avec son intériorité, l’impasse dans notre vie, est un des moyens de le voir…
Les « travaux » vous indiquent que le chemin habituel n’est plus à même de vous emmener à destination. Soit parce qu’il est temps de se rendre ailleurs, soit parce que la façon de le vivre n’est plus appropriée avec vos aspirations profondes.
Quand le client bloque trop longtemps, c’est qu’il ne quitte pas le rond- point !
Le coach de vie lui propose-t-il de regarder ailleurs ?
Existe-t-il un seul chemin pour parvenir à destination ? Heureusement que non !
Rien ne va !
Rester focus sur un blocage, c’est comme rester « blocus » sur un défaut : à force de ne voir que cela, on ne voit que ce qui ne va pas au lieu de n’en faire qu’une partie de la réalité.
Par exemple, la personne accompagnée ne voit que ses incapacités et non pas ce dont elle est capable. Ni le fait qu’elle va devoir développer de nouvelles capacités… lesquelles ?
Ou bien, elle reste bloquée sur le « je ne veux pas » sans parvenir à se projeter dans un « pourquoi pas ? »
Coachs de vie, ne restez pas vous aussi bloqués sur ce qui ne va pas : le problème !
Ce serait comme si vous tentiez de la pousser – hisser par-dessus un obstacle… ça ne fonctionne pas !
De ce fait vous vous épuiseriez et les personnes coachées aussi à force de tenter de sauter l’obstacle apparent.
Un sentiment de découragement ou d’impuissance apparaitrait. Pour la personne accompagnée : je ne suis pas capable de passer par là ! Et là, j’ai envie de dire… ah bon ?!!
Pour le coach de vie : je ne suis pas le professionnel, qu’il lui faut !
Le blocage peut aussi être dû à un zoom trop prononcé sur un seul point de l’histoire. Mais qu’en est-il des autres aspects de sa vie ?
II est important de lui proposer des pas de côté pour aller chercher d’autres éléments sur lesquels elle pourra s’appuyer.
Même s’ils semblent l’éloigner du sujet de sa venue. Elle pourra alors d’elle-même débloquer la situation par cet agrandissement de son espace. Une bouffée d’oxygène sera la bienvenue…
« Je ne suis pas responsable de ce qu’on a fait de moi, mais je suis responsable de ce que je fais de ce qu’on a fait de moi » Jean-Paul Sartre
Nous le savons. Indépendamment des situations elles-mêmes, tout dépend de comment nous interprétons une situation, comment nous la vivons.
La façon de la vivre peut être porteuse d’un à-venir ou figer dans des fonctionnements automatiques qui n’aident pas la faculté d’adaptation à émerger.
Passer de « je subis » à « je prends conscience de comment je participe » permet de redevenir acteur. Être acteur, c’est être en capacité de changer d’avis, de rôle, de mode de fonctionnement.
C’est là que le « comment » devient porteur de bien des possibles !
Le coach de vie propose ses pas de côté… quelques propositions
Quelques exemples… Comment ?
- Par des outils systémiques. Ils peuvent être précieux pour parvenir à dézoomer et adopter un angle de vue plus global ou différent, prendre du recul, prendre de la hauteur par rapport à une situation revisiter son histoire. Recontextualiser.
- Par la symbolique avec une représentation d’une situation par le dessin par exemple. Rien de tel pour sortir des raisonnements mentaux en boucle ! Et aller vers ce qui résonne…
- Par des jeux de cartes ou tous les éléments sensoriels qui invitent à l’exploration, par le biais du hasard ou de choix proposés et choisis par la personne accompagnée
- Par l’aide de la dimension émotionnelle ou corporelle : bouger physiquement au-dessus, à côté, derrière un mot, une phrase, une situation, posés par écrit
- Par l’imagination dénuée de toute idée que tout doit être concrétisable et réalisable. Cela va ouvrir des nouvelles portes d’entrée ou de sortie ! De l’air frais va rentrer par les fenêtres de l’esprit !
- Par des questions qui invitent à voir, entendre, sentir ailleurs : l’objectif de vie reste l’ancre qui permet de ne jamais se perdre !
- Par l’autorisation de s’arrêter… un blocage est aussi un arrêt, une pause qui peut s’avérer nécessaire quand on n’est pas engagé dans une direction qui convient. Ou que le moment n’est pas opportun. Heureusement, qu’il y a blocage !
- Par revisiter son histoire personnelle à travers un autre prisme : tout ce que la personne accompagnée aime, ce qui l’anime, etc.
- Par la proposition de formats différents sur un même sujet. Anecdote personnelle : quand j’écris sous format word, je transforme en format PDF… ce changement de format me permet de voir des éléments que je ne vois plus ! Et de corriger ce qui demande à l’être.
Holistique
Tout ce qui va aider à voir, sentir, entendre et non pas réfléchir dans et à travers le problème sera bienvenu.
Quand le mental raisonné est bloqué, c’est qu’il tourne en rond dans les solutions très souvent expérimentées par le passé. Seule l’imagination osera visiter d’autres espaces !
Quand la dimension émotionnelle « sur-charge », un corps qui respire va réguler.
Quand l’énergie vient à manquer, l’intuition va guider vers ce qui résonne.
Tout cela est interchangeable ! Nous avons un trésor à l’intérieur de nous : notre écosystème.
La grande qualité du coaching de vie, c’est qu’il accompagne les personnes dans leur entièreté, de façon holistique. Pourquoi s’en priver ?
Pour conclure
Qui aime se sentir bloqué ? Personne !
Impatients que nous sommes à vouloir vivre le résultat en espérant éviter le chemin…
Pouvons-nous réellement en faire l’impasse si nous voulons évoluer, nous épanouir, vivre une vie alignée avec nos aspirations profondes ?
A chacun de voir s’il est prêt à fournir ce qui s’apparente à un effort. Cela en vaut-il la joie ?
Je terminerai par quelques citations qui résonneront ou vous inspireront peut-être.
Marshall Rosenberg
« Quand nous nous sentons mal, la présence d’une personne en contact avec notre souffrance n’a pas de prix. Il est d’ailleurs étonnant de constater l’effet qu’elle produit sur nous. Cela ne résoudra pas notre problème, mais, ce type de lien rend plus doux notre cheminement vers une solution. »
« La plupart d’entre nous n’ont pas été éduqués pour penser à leurs besoins. Mais, quand ces derniers ne sont pas satisfaits, on nous a plutôt appris à penser à ce qui ne va pas chez les autres. »
Carl Rogers
« Le curieux paradoxe, c’est que quand je m’accepte tel que je suis, je peux changer. »
« A mes yeux, l’expérience est l’autorité suprême.
Ma propre expérience est la pierre de touche de toute validité. Aucune idée, qu’il s’agisse de celles d’un autre ou des miennes propres, n’a le même caractère d’autorité que mon expérience.
C’est à elle que je dois revenir sans cesse, pour m’approcher de plus en plus de la vérité qui se développe graduellement en moi. »
Kim Mc Millen
« Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation, ou une personne, dans le seul but d’obtenir ce que je veux, sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts, et que ce n’est pas le moment.
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle respect. »
« Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé d’avoir peur du temps libre et j’ai arrêté de faire des grands plans. Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime, quand ça me plait et à mon rythme.
Aujourd’hui, j’appelle ça simplicité. »
Patricia Verneret, coach de vie
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1 commentaire
CAMILO FREDERIC · 18 juin 2025 à 8:58 am
Merci Patricia