COACHING DE VIE : Qu’en est-il de ce précieux temps de préparation qui précède l’arrivée de votre client ?
Publié par FCV le
COACHING DE VIE :
Qu’en est-il de ce précieux temps de préparation
qui précède l’arrivée de votre client ?
Disons-le de suite : il s’agit d’un moment clé.
Et pourtant, ce temps si précieux consistant à se préparer à l’accompagnement, juste avant l’arrivée d’un client, est trop souvent négligé, voire oublié… Et il faut bien le reconnaitre, il est généralement l’angle mort de l’accompagnement, une zone sans visibilité, et de fait sans conscience.
Mais de quelle préparation s’agit-il ? Est-il question d’anticiper la séance à venir ? D’organiser à l’avance le déroulé du coaching selon un certain plan ? De planifier un outil ? De prévoir les questions à poser en fonction de la séance précédente ?
Rien de tout cela…
A quelques minutes de l’arrivée du client, le temps n’est pas à la cogitation. Ni à un remue-méninge qui ne provoquerait que de l’agitation mentale !
Et s’il s’agissait de passer « à quoi faire pour la personne coachée » à « être en présence » ? L’un des constituants du savoir-être du coach de vie n’est-il pas de gagner en présence ? D’être pleinement présent vis-à-vis de la personne coachée ? Dès son arrivée. En ouvrant la porte et en lui disant, bonjour !
De quoi parlons-nous réellement ?
En utilisant le terme « présence » de quoi parlons-nous réellement ? Est-ce seulement la conséquence d’être présent physiquement ? Être temporellement présent est-ce seulement le contraire d’être absent ? Est-ce faire acte de présence comme nous pourrions être absents ? Mais surtout, suffit-il seulement d’être présent lors d’un accompagnement pour être « visité » si je puis dire, par « la présence » ?
Une présence et… « la présence » !
Il est temps de préciser la différence entre « être présent » et « être en état de présence ». Cette différence est à la fois subtile et significative.
« Être en état de présence » fait référence à une attention élargie dans laquelle le coach de vie se doit, si possible, d’évoluer. Il est question d’une conscience fondamentale qui va au-delà du simple fait d’être là physiquement. C’est se sentir connecté à une réalité plus vaste, plus profonde et atemporelle.
« Être en état de présence » c’est être attentif à ce qui est, sans préférence ni rejet et non la recherche de ce qui devrait être. Il s’agit d’une attention ouverte aux choses déjà là, en s’éloignant de toute tentation de les vouloir autrement et de chercher à les transformer. Il est question d’une attention globale, d’un regard sans but et d’un esprit sans projection. Voilà à quoi le temps de préparation peut se révéler utile !
Être en attention plutôt qu’avoir une intention !
Et être en attention, c’est abandonner toute velléité sur autrui, de s’affranchir du vouloir et du savoir pour l’autre. « Entrer en état de présence », c’est accepter de commencer un jeûne du mental, du vouloir pour l’autre et de faire à la place de l’autre.
Il s’agit d’une attention au présent, sans but préconçu. C’est le socle de toute préparation à l’accompagnement. En ne cherchant rien pour l’autre, pas même à éveiller la personne coachée à quelque chose !
Lorsqu’il s’agit pour le coach de vie de se préparer à un abandon…
Il s’agit pour l’accompagnant, pendant cet espace-temps de préparation, d’opérer un abandon : celui de savoir, de vouloir et de chercher par exemple l’outil adéquat supposé, la question choc qui amènerait tout de suite la personne coachée à mieux comprendre sa situation, son problème, ou à se remémorer la séance précédente en oubliant ainsi un des fondamentaux de l’accompagnement coaching de vie : recevoir et accueillir la personne telle qu’elle se présente à ce jour !
C’est ainsi que laisser libre accès requiert un laisser-être à ce qui peut l’être, un laisser-faire à ce qui peut se faire et un laisser voir à ce qui peut se voir. En somme, un abandon, un renoncement à faire, à vouloir, à savoir à la place de la personne accompagnée. Et cela se prépare…
A l’accompagnant coach de vie de prendre ainsi conscience de la valeur de ces abandons, de ces renoncements. Façon d’intégrer la valeur toute relative de ce qu’il pense, imagine de faire ou de vouloir à la place de l’autre.
« Entrer en état de présence » et accompagner nécessite naturellement une préparation, un entraînement, à laisser être une disponibilité à soi et à ce qui est.
Concrètement, comment donner forme à cette préparation ?
Quelques suggestions :
- S’installer confortablement dans son corps, dans son bassin, les pieds en prise avec le sol, le dos aussi droit que possible.
- Respirer profondément… Inspirer, expirer jusque dans son ventre, puis laisser la respiration être telle qu’elle est.
- Être autant que possible témoin en conscience de ce qui traverse et anime son corps en laissant passer ce qui est, sans rien saisir, sans rien analyser, sans rien vouloir modifier en soi.
- Méditer ou mettre en mouvement son corps selon les affinités de chacun ou de chacune afin de laisser les tensions s’estomper si possible.
- Veiller à maintenir un état de non-jugement, de non-anticipation, de non-projection dans la séance à venir.
- S’aligner, se centrer, s’ancrer dans son corps.
- Et entrer en séance la tête vide, sans a priori sur ce qu’a pu vivre le client depuis la dernière fois, ou entre la dernière séance et celle qui se présente aujourd’hui.
- Accueillir ainsi le client avec « son ordre du jour », avec les émotions ou les pensées qui le questionnent, et à la fois avec le dit et le non-dit.
De quoi la personne accompagnée a le plus besoin ?
Un coach de vie en « état de présence », c’est ce dont a le plus besoin le client afin de se sentir accepté, accueilli, entendu et libre de ses mouvements ! C’est ce dont il a besoin pour sonder, fureter, explorer de nouvelles possibilités sans la pression d’un a priori, d’une intention, d’une analyse ou d’un jugement venant de la part du coach de vie. Ce dernier risquant alors d’encombrer, voire d’obstruer tout accès à des espaces nouveaux.
Ce précieux temps de préparation est également le moment idéal pour que le coach de vie réitère sa considération aux fondamentaux du coaching de vie à savoir : une posture d’accompagnant avec ses implications, un « état de présence », un non-vouloir et un non-faire à la place de l’accompagné.e.
Que cet article puisse inviter, chacun et chacune d’entre nous, à questionner la place accordée à ce temps de préparation dans le déroulé de notre pratique en coaching de vie !
Roger DAULIN Superviseur FCV coaching de vie
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2 commentaires
FREDERIC CAMILO · 16 avril 2025 à 10:08 am
Merci pour ce rappel
FCV · 18 avril 2025 à 9:54 am
Nous avons tous besoin de « piqures » de rappel régulièrement. La posture de coach de vie est vivante !