Accepter d’être accompagné commence par une audace…

Publié par FCV le

ACCEPTER D’ÊTRE ACCOMPAGNE COMMENCE PAR UNE AUDACE…

Accepter d’être accompagné commence par une audace : celle de partager avec le coach de vie, son espace intérieur, là où résonnent des paroles, se manifestent des ressentis et s’expriment des émotions jusqu’alors tenus secrets.

C’est pour la personne coachée un pari, celui de l’inconditionnalité de l’accueil de l’accompagnant, sa considération et son respect. Cet instant est éminemment fragile…

Ce qui aurait pu être vécu par la personne coachée comme une intrusion en d’autres circonstances, prend dans le contexte de l’accompagnement la forme d’un partage. Ce basculement où tout se décide tient à la solidité du cadre référentiel, à l’écoute sans jugement et sans à priori du coach de vie. L’expression d’une certaine parole est alors comme un geste intime qui se dévoile. C’est moins ce qui est dit que la façon d’être entendu qui compte.

La personne coachée, inévitablement, s’expose…

La personne accompagnée laisse percevoir un dedans et s’expose. Cette ouverture se vit non sans pudeur et prudence. Ce dévoilement n’est rendu possible que par la bienveillance, la douceur et la qualité de présence de l’accompagnant.

Le non-vouloir, la non-intention, le « laisser être ce qui peut l’être » précipitent souvent l’intime de l’autre à mettre fin à l’atermoiement, à la dissimulation, pour enfin se dire. C’est alors un moment décisif de l’accompagnement car rien ne sera plus comme avant. Le mouvement opère une brèche dans ce qui était jusqu’alors une barrière voire une frontière.

L’instant où « ça bascule et ça fait confiance »…

Grâce à ce dévoilement consenti et proposé comme un partage, le territoire de l’accompagné se déplace et s’agrandit. Il se renforce d’une autorisation que lui seul s’est accordé : celle de faire et d’être en confiance avec le coach de vie ici présent. Fascinant est cet instant où « ça bascule et ça fait confiance ». Un instant imprévisible qui dit quelque chose de l’inouï de la relation lorsque celle-ci s’humanise.

Se fragiliser pour renaître…

La personne accompagnée se libère autant qu’elle espère. Elle passe du repli à l’ouverture, du silence à la parole partagée. De cet abandon viendront les opportunités et les réponses à son questionnement. Elle se propose une aventure en se déployant ainsi, en s’externalisant et en succombant au besoin d’explorer des terres intérieures inconnues.

L’instant est tout à la fois grave et léger. En quelque sorte, la personne coachée accepte de se fragiliser pour renaître. Ce qui a été tenu si longtemps à l’abri du regard des autres est soudainement proposé à la relation. Ce qui était encore indicible il y a quelques instants, devient prononçable et entendable.

En découvrant ce qu’elle gardait énigmatiquement en elle, la personne accompagnée « produit à nouveau du possible et des ressources » en abolissant des frontières et en faisant exister ce qui ne pouvait l’être jusqu’alors.

Cet évènement relationnel implique d’être deux !

Le mérite –voire l’exploit- de ce dévoilement et basculement revient entièrement à la personne coachée. Cependant ce mouvement a été rendu possible par un dispositif singulier, celui de la relation d’accompagnement et par une présence bienveillante et sans intention : celle du coach de vie.

Cet évènement relationnel implique d’être deux. Nous ne dirons jamais assez la nécessité d’une mise en présence de deux sujets dans cette histoire relationnelle, créatrice d’épanouissement, d’accomplissement et de bien-être.

L’humain ne peut jamais autant se déployer que sous un regard animé d’une foi inconditionnelle en ses capacités et richesses. La personne coachée évoque son intériorité, l’éprouve et la partage. Il y a une forme d’épanchement de sa part, un mouvement libérateur autant que créateur. En livrant ce qui est au-dedans de lui-même à un coach de vie accueillant, bienveillant et respectueux, la personne coachée s’engage par cette communication intime à s’ouvrir à une expérience relationnelle singulière et authentique : l’art de dire ce qui est présent, juste et salvateur.

Le coaching de vie invite à une humanité partagée

Socrate (1) lui-même évoquait la nécessité de la rencontre « d’un vous et moi » afin d’éprouver le vaste espace des possibles. La découverte et l’exploration de celui-ci appelle à « un dialogue impliquant », à l’expression d’un dedans qui se libère et se partage grâce à la rencontre avec l’autre.

 Cette présence respectueuse facilite le franchissement. Elle invite à l’expérience de la rencontre et d’une humanité partagée. Cette rencontre « porte l’idée d’un évènement qui change tout et qui fait basculer l’existence (2) ». Cette rencontre est le lieu de toutes les audaces relationnelles expérimentées et assumées. La personne accompagnée attend alors tout de cette rencontre au point que tout est possible pour elle. Et il faut un témoin bienveillant pour rendre réelle cette aventure et l’ancrer dans le monde.

Parce que c’est vous, parce que c’est moi…

L’inimaginable est alors possible parce que précisément « c’est vous et c’est moi (2) », ici et maintenant, dans un dedans partagé et une vérité jaillissante. Ce qui émerge est d’autant plus consistant et solide que le coaché et le coach de vie sont là pour les accueillir.

C’est au cœur de cet « intime humain (2) » que la personne accompagnée se révèle à elle-même en investissant la relation à l’autre. Cette liaison relationnelle est l’histoire même du coaching de vie, du coaching humaniste.

S’adresser à un autre, à un de ses semblables, est tout à la fois un appel, une espérance, un partage et une opportunité à vivre ce qui semblait inatteignable jusqu’alors. Oser se dire et confier à la relation ce qui n’est autre que sa capacité à être et à s’incarner, telle est l’essence même de l’accompagnement coaching de vie.

Roger DAULIN Superviseur coaching de vie

(1) Pour aller plus loin, lire les articles suivants sur le blog de la FCV :

– A la source du coaching de vie : Socrate et la maïeutique

– Socrate, coach de vie !

(2) Extrait du livre de François Jullien – De l’intime, Ed Grasset.

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