Coaching de vie et formation
Des (nouvelles* ?) ressources
S’engager dans une mission de coaching de vie ou dans une formation aura pour effet d’avoir à sa disposition des nouvelles ressources sur lesquelles s’appuyer pour suivre son chemin personnel ou professionnel.
Cependant, les démarches et les moyens mis en œuvre vont différer.
*Ces ressources sont-‘elles réellement nouvelles? Ou étaient-elles déjà présentes mais pas encore conscientisées ou développées (car non utilisées) ?
Transmettre
Un.e coach de vie ne transmet pas son « savoir » à son client, mais va l’accompagner dans la (re) dé-couverte de ses ressources déjà présentes ou à développer.
Une formation a pour objectif de développer un potentiel ou d’acquérir des nouvelles connaissances dans un domaine spécifique.
Un processus
Selon le dictionnaire Larousse, « formation » : processus entraînant l’apparition de quelque chose qui n’existait pas auparavant.
Dans le cours d’une vie, nous suivons un parcours scolaire généraliste, puis, parfois, des études dans un domaine spécifique. Ce que nous appelons cursus scolaires puis universitaires ou « grandes écoles » ou encore filières professionnelles.
Les formations sont généralement destinées à un public adulte. Certaines comportent des pré-requis, d’autres pas. Elles proposent des contenus spécifiques avec des objectifs fixés par les formateurs.
La formation est un processus qui permet d’acquérir des nouvelles compétences dans la sphère professionnelle et personnelle, qu’il s’agisse de savoir-faire technique (compétences spécifiques liées à un métier) ou de savoir-être ( soft-skills ).
Le coaching de vie, c’est de la formation !
Vrai et Faux !
Vrai : si l’on part du principe que les changements, les « trans-formations » participent à l’évolution d’une personne ou d’une structure. Le coaching de vie accompagne le processus évolutif ! Il pourrait s’apparenter à une formation continue avec soi-même !
Faux : le coaching de vie va parfois mettre en lumière la nécessité d’acquérir des nouvelles ressources en suivant une formation. Les personnes accompagnées entreprendront alors des démarches pour s’inscrire à la formation adéquate.
Peut-on être coach de vie et formateur.trice
Oui… mais vigilance sur la posture !
C’est toute la subtilité des différences entre « accompagner » et « former » qui va entrer en jeu.
Si l’on a les deux casquettes :
- En tant que formateur.trice, on peut aussi adopter une posture de coach de vie, ce qui donnera plus d’autonomie et d’interactivité aux stagiaires.
- En tant que coach de vie, on doit totalement oublier son côté « formateur »! Même si certaines méconnaissances (concernant un fonctionnement par exemple) nécessitent parfois une parenthèse sous forme de mise en mot ou de question, pour permettre à la personne accompagnée d’avoir une conscience d’elle-même ou de sa situation plus fine… attention donc à l’envie de transmettre un savoir non désiré et non formulé par la personne accompagnée !
Qui ?
Le premier organisme de formation reconnu est souvent considéré comme étant le « Centre de formation des adultes » créé par l’éducateur français Paul Langevin en 1945.
Cependant, il est important de noter que la formation professionnelle a des racines plus anciennes et que plusieurs initiatives ont été mises en place avant cette date.
En France, la formation professionnelle est apparue dans les négociations collectives suite aux manifestations de mai 1968.
Un peu d'histoire
Avant la création du Centre de formation des adultes en 1945, il existait déjà plusieurs initiatives de formation professionnelle, même si elles n’étaient pas toujours structurées comme des organismes de formation modernes. Par exemple :
1. **Les guildes et corporations** : Au Moyen Âge, les artisans se regroupaient en guildes pour former des apprentis. Ces structures permettaient de transmettre des compétences spécifiques de génération en génération.
2. **Les écoles de métiers** : Au 19e siècle, des écoles de métiers ont commencé à émerger en Europe, offrant des formations pratiques dans divers domaines tels que la mécanique, l’électricité et l’artisanat.
3. **L’éducation populaire** : Des mouvements d’éducation populaire ont vu le jour au début du 20e siècle, visant à offrir une éducation aux adultes, souvent axée sur des compétences pratiques et des connaissances générales.
4.**Les collèges coopératifs** : nous vous invitons à découvrir un personnage relativement inconnu du grand public Henri Desroche, fondateur des Collèges coopératifs
Ces initiatives ont contribué à poser les bases de la formation professionnelle moderne, qui a été formalisée et structurée au fil du temps, notamment après la Seconde Guerre mondiale avec des organismes comme celui fondé par Paul Langevin.
Aujourd’hui, les formations ne s’adressent pas seulement au monde professionnel mais également à toute personne souhaitant évoluer intérieurement (compréhension et conscience de Soi) et/ ou dans la perspective de faire évoluer ses fonctionnements relationnels par exemple : ces compétences entrent dans le champ des softs-skills. Elles peuvent être dispensées en ligne et/ou en présentiel.
Il est à noter que la contribution légale minimale à la formation professionnelle concerne les sociétés quelles que soient leur forme juridique, leur régime d’imposition, leur activité et leur effectif. Le travailleur indépendant doit participer au financement de sa propre formation professionnelle continue.
Pour aller plus loin*
La pédagogie scolaire : Apparition de la formation
Jusqu’au milieu du XIXème siècle : l’éducation est essentiellement abstraite et livresque et s’adresse avant tout à une élite.
- Au Moyen âge : la forme prime sur le fond, la logique l’emporte sur les faits, l’éducation dispensée par des clercs pour des clercs. Le formateur est un religieux.
- De la Renaissance au XVIIIème : la formation de l’ « honnête homme » se développe. La connaissance devient une valeur en soi. Marquée par l’influence des Jésuites, l’éducation devient enseignement. La posture du formateur s’ébauche.
- Au XIXème siècle : la pédagogie se développe notamment grâce à des médecins éducateurs tels que Maria Montessori. Ils considèrent que la réalité palpable est une source d’enrichissement et de formation. Le formateur part de situations concrètes pour fonder son enseignement.
Formation professionnelle et métier de formateur
L’apprentissage a d’abord été une « formation sur le tas » transmise par des gens du métier. L’on peut citer comme exemple, celui du compagnonnage qui est une organisation rigoureuse du transfert de compétences et dans lequel se trouvent les principales règles applicables aux stages en entreprise dispensés aujourd’hui.
- Révolution industrielle: Émergence de la nécessité d’un enseignement professionnel supérieur. Une éducation permanente voit déjà le jour avec la création des écoles des Arts et Métiers et Polytechnique.
- Fin des années 50 : le formateur n’existe pas encore même si la nécessité d’adapter la main d’œuvre aux exigences de la production est une réalité.
- Fin des années 60 : la formation s’affirme et s’organise. Le métier de formateur se professionnalise.
- Années 70 : Loi de 1971 sur la formation continue (nouveaux dispositifs et nouveaux textes législatifs). Elle pose les fondements du droit à la formation et au congé formation dans le cadre du contrat de travail.
- Années 80 : Les textes législatifs renforcent le droit à la formation en direction des publics jeunes et transfèrent aux régions les compétences et la professionnalisation du formateur.
- Années 90 : La législation prévoit la rationalisation du dispositif de formation. Le contexte économique nécessite un accès à la formation élargi et accessible au plus grand nombre.
- De nos jours : Les textes orientent la formation vers une personnalisation des parcours : Le DIF (droit individuel à la formation) fait son apparition en 2004. Les nouvelles technologies modifient en profondeur les outils pédagogiques et le quotidien du formateur.
- En 2014, le CPF, Compte Personnel de Formation est créé.
*Source : https://www.demos.fr/blog/histoire-de-la-formation-et-du-formateur-quelques-reperes/
La source
Évidemment tout dépend du parcours de chacun.e.
Les métiers évoluent sans cesse dans leur façon de s’exercer.
Les différences citées ici sont les plus souvent remarquées
A noter
Le formateur est la principale source des nouveaux savoirs que souhaite acquérir une personne.
Le coaching de vie aide la personne accompagnée à prendre conscience de son savoir et/ ou de ceux qu’elles souhaitent acquérir. Il s’apparente plutôt à un processus.
Formation
La formation est une forme d’enseignement réservée aux adultes.
Il existe aujourd’hui des formations pour devenir formateurs. Aucune obligation de les avoir suivies pour être formateur.trice .
Cependant, seule une personne inscrite auprès de la Dreets peut prétendre officiellement au titre de formateur. Elle devient alors « un organisme de formation ».
Un organisme de formation peut employer une seule personne ou plusieurs ! Majoritairement, les organismes de formation ne salarient pas les formateurs mais engagent des formateurs indépendants en contrat de sous-traitance.
Il est à noter que toute personne ayant développé des compétences tout au long de sa vie a des éléments à transmettre. Avoir des connaissances n’implique pas forcément de savoir les transmettre : c’est ce que l’on nomme la pédagogie !
On vient apprendre, chercher et trouver des ressources spécifiques pour développer un savoir-faire ou un savoir-être.
Les contenus, les objectifs et les tarifs doivent être clairement présentés et identiques pour l’ensemble des personnes inscrites. Ils sont fixés par les formateurs.
Cependant, chacun.e intègrera les nouvelles connaissances en fonction de ses capacités présentes.
Un apport de connaissances spécifiques et des exercices ou des mises en situation sont donnés pour développer certaines capacités de la personne qui vient apprendre quelque chose qu’elle ne pense pas avoir ou qu’elle souhaite améliorer.
Une formation est un moyen d’acquérir des nouveaux outils, d’apprendre.
Une personne peut
de sa propre initiative suivre un programme de formation (personnelle tout autant que professionnelle) : elle signera alors un contrat de formation. Elle peut soit en assumer entièrement le coût soit prétendre à une prise en charge OPCO (opérateur de compétences ) ou CPF (compte personnel de formation) si les formateurs ont effectué cette démarche
ou
suivre les formations proposées par la structure publique ou privée où elle travaille : une convention de formation sera alors signée entre les formateurs et la structure. Le coût est intégralement pris en charge par la structure soit parce qu’elle a un budget formation en interne, soit par une prise en charge OPCO.
Il est important de noter que le qualitatif d’une formation ne dépend pas de son « label » : elle peut donner accès à une prise en charge et être de qualité moyenne… tout comme elle peut être de très bonne qualité sans être reconnue par les institutions ! A chacun.e de se forger son opinion…
Une prise en charge CPF ou OPCO (et RNCP- répertoire national des certifications professionnelles) implique une démarche organisationnelle et financière de la part des organismes de formation. Les démarches pour créer et préparer une formation, puis la valoriser, sont particulièrement énergivores, coûteuses en temps et en financement (ex : l’obtention du label « Qualiopi ») et demandent pratiquement d’y consacrer un temps plein !
De ce fait, beaucoup d’organismes de formation abandonnent ou ne souhaitent pas faire cette démarche .
Coaching de vie
Le coaching de vie est une relation d’accompagnement.
Un.e coach de vie a suivi une formation certifiante ou diplômante en coaching de vie.
Un agrément d’une fédération indique qu’il-elle répond à des exigences de professionnalisme post-formation.
La plupart du temps, un.e coach de vie a un statut indépendant. Cependant, il existe des coachs salariés d’entreprises.
Le coaching de vie va permettre de prendre conscience de ses ressources déjà acquises et à développer, dans le but de réaliser son objectif de vie personnalisé.
Le cheminement d’une personne accompagnée est entièrement personnalisé puisque le-la coach de vie l’accompagne de « là où elle est » vers « là où elle souhaite se rendre ». Autant de chemins que de personnes !
L’objectif de vie est fixé par la personne accompagnée ou par la structure dans le cas d’une entreprise par exemple.
La personne accompagnée veut changer « quelque chose » et fait la démarche d’être accompagnée dans son cheminement
Les Conditions Générales de Vente sont clairement annoncées.
Il n’y a pas d’exercices ou d’apport de connaissances,. Il y a l’idée d’interroger la conscience qu’a la personne d’elle-même, dans sa profondeur et son entièreté en lien avec l’objectif de vie qu’elle s’est fixée.
Elle trouvera elle-même les moyens qui vont l’aider à matérialiser ce dont elle a besoin : suivre une formation peut alors en faire partie.
Il n’y a pas d’idée « d’amélioration » mais d’expansion- d’épanouissement, de profondeur.
Une personne peut
faire une demande d’accompagnement coaching de vie de sa propre initiative : le coût sera à sa charge. Un contrat d’accompagnement entre le -la coach de vie et la personne accompagnée sera signé.
et/ ou
se voir proposer un accompagnement coaching de vie par la structure publique ou privée dans laquelle elle travaille. Un contrat tripartite sera signé par les différentes parties. Le coût sera pris en charge par la structure.
L'évolution
Être accompagné.e ou être formé.e implique l’idée qu’il n’y a pas de fatalité et que l’être humain peut évoluer et apprendre (de quelqu’un d’autre ou sur lui-même) tout au long de sa vie sans limite d’âge !
La seule limite est celle posée par la personne elle-même.
Trans'formations !
Les neurosciences, en mettant en avant la neuroplasticité du cerveau, valident tous les outils de développement des compétences, aussi bien sur le plan intellectuel que sur le plan technique ou le fonctionnement humain. Notre cerveau possède une neuroplasticité qui lui permet de s’adapter et donc d’évoluer. Il n’y a plus de fatalité : les modes de comportements et de fonctionnements peuvent évoluer !
Il est à noter que plus une formation ou un accompagnement coaching de vie s’adresse aux personnes dans leur entièreté (corps-émotions-sensation), plus le nombre de connexions neuronales augmente… et avec elles, la capacité d’adaptation aux situations ! Les automatismes laissent la place à la fonction exécutive du cerveau.
Fonctions exécutives et systémie
* Les fonctions exécutives permettent de nous adapter à des situations non routinières et de distribuer de façon efficace nos ressources attentionnelles.
Elles nous aident à nous orienter dans notre environnement et à réagir de façon adaptée en « filtrant » les données nécessaires.
Quand on utilise un outil systémique c’est-à-dire voir « les choses » dans la globalité plutôt que linéairement»
- Le cerveau va collecter tous les messages sensoriels provenant des différentes aires cérébrales pour traiter l’information de façon multimodale.
- Émergence de schémas d’actions qui entrent en compétition.
- Tel un chef d’orchestre, le cortex frontal va ensuite intégrer, coordonner, prioriser ces informations pour construire une interprétation unique qui fait sens pour la personne accompagnée.
*Source Delphine Brunet, neuropsychologue lors de son intervention pour la Journée FAIM en 2022